L'histoire de la Chine: des origines à nos jours

Au cours du mois de novembre dernier le magazine « Les Grandes Civilisations de l'Histoire » a abordé le thème : « L'Histoire de la Chine : des origines à nos jours ». Le magazine fut édité pour commémorer les 70 ans de la République Populaire de Chine. Ce qui fut l'occasion de se remémorer la naissance de la République Populaire de Chine mais également de revenir sur les 4 000 ans d'histoire qui ont fait la Chine, car comme le dit la citation du magazine historia « Le passé éclaire le présent », pour ainsi connaître l'évolution de la Chine sur son histoire à travers les différentes époques nous permettra de mieux comprendre la Chine. Et d'apprendre comment elle est devenue aujourd'hui une grande puissance mondiale.
Chapitre 1 : La formation de la Chine :
- Marqué par l'essor de l'agriculture et des premiers chasseurs-cueilleurs et par la découverte en 1950 de « l'homme de Pékin » et de plus de 10 000 outils ayant servi à l'agriculture qui furent retrouvé dans la région du Shanxi, datant de 400 000- 200 000 av. J-C.
-La naissance des grandes dynasties classiques : Les Xia (sans doute légendaire), les Shang et les Zhou, dont les règnes furent liés à la fabrication de la métallurgie (bronze) et l'armement de combat pour mener des conquêtes militaires visant à étendre son territoire et son influence qui est également renforcé par des unions matrimoniales et des alliances de clans. Mais également à la naissance d'un gouvernement centrale, d'une maîtrise de l'écriture et d'une société hiérarchisée, avec un sommet de la pyramide sociale, le souverain.
- L'ère des royaumes combattants (403-221 av. J-C) : Guerre entre les 7 grandes principautés : Yan, Zhao, Qin, Han, Wei, Chu, Qi, qui se livrent une guerre pour la domination et l'hégémonie. Cette ère voie aussi la naissance de trois courants de pensées philosophiques comme le légiste qui consistait à établir des règles rigoureuses et expéditives basés sur un système de récompenses et de châtiments, le taoïsme basé sur la passivité du souverain qui devrait laisser ses ministres gouverner en son nom et le Confucianisme qui préconise une société hiérarchisée où chaque individu à une place et un rôle prédéterminé et dans laquelle le souverain serait le garant de la stabilité et de l'équilibre de la société, tout en ayant une conduite exemplaire (en théorie). Le but étant d'instaurer une réflexion et un modèle sur la voie politique à choisir.
- La fin des royaumes combattants : Les 1ères unifications de la Chine marqué par deux dynasties : celle des Qin et des Han. En 221 av. J-C Qin Shi Huangdi devient le fondateur et le 1er empereur de la dynastie Qin. Il s'appuie sur le légiste Sang Yang pour mener sa politique et renforcer le pouvoir centrale par l'émergence d'une bureaucratie et chaque territoire est divisé en 31 préfectures qui sont dirigés par des magistrats également chargés de former une aristocratie loyale au souverain en échange de rangs, de rentes foncières et d'exceptions fiscales. La fidélité du peuple est assurée par une réforme agraire qui permet aux paysans de vendre et d'acheter la terre. Des lois judiciaires stricts mais équitables sont instaurés comme la responsabilité collective au sein d'une famille et d'une communauté qui est responsable de toute infraction individuelle. Pour éviter les sanctions chaque membre à donc intérêt à alerter les autorités du moindre délit ou crime. L'objectif étant de rendre plus fort les liens de loyauté envers l'État que les liens de loyauté au sein d'un groupe et ainsi permettre à l'État de Qin de renforcer sa puissance. L'empereur Qin va également pourchasser les intellectuels qu'il juge trop critiques. Il désarme aussi l'ancienne noblesse et procède à un démantèlement des fortifications. Mais les réformes radicales imposés par les Qin va susciter de nombreuses oppositions qui va amener en 206 à l'événement de Han Gaozu le fondateur de la dynastie Han qui prendra Liu Bang comme nom dynastique. Le règne de la dynastie Han est synonyme de prospérité avec de nouvelles innovations en termes d'agriculture comme la généralisation de la hanche et du soc de fer qui facilite la déforestation et l'ensemencement ainsi que l'apparition des moulins à eau et la multiplication des travaux d'endiguement et de canalisation. Tout ceci participe à l'augmentation des rendements et à l'amélioration du niveau de vie et de la démographie (la chine possède 50 millions d'habitants au 1er siècle). L'artisanat et le commerce se développe également. Le règne de l'empereur Wudi (140-87) fut le plus glorieux de la dynastie Han occidentaux car il est synonyme de rayonnement intellectuel et d'innovations technologiques ainsi qu'un modèle de société encourageant qui s'appuie sur un système méritocratique. A noter toutefois que les finances vont mal dû aux expéditions militaires coûteuses.
- L'affaiblissement impérial : Dès l'an 9 Wang Meng, un parent de l'empereur Han usurpe le pouvoir et fonde la dynastie Xin. Ses réformes visant à améliorer les conditions de vie paysanne et à lutter contre le pouvoir local sont un échec. Wang Meng sera décapité par les révoltes paysannes. Ce sera Xiu Liu, un lointain parent des Han qui va rétablir l'ordre et fonder la dynastie des Han orientaux. Mais cette accalmie va être de courte durée car il ne réussira pas à imposer son autorité aux grands propriétaires fonciers et les intrusions des peuples non-chinois comme les Xiangbei, un peuple proto-mongol se sédentarise dans le Gansu, le Hubei et le Shandong, qui va marquer la fin de l'unité de l'empire qui se désagrège.
- La fin de l'unité : En 220 l'unité de l'empire se désagrège. la noblesse du Nord de la Chine barbare bien qui sinisé se rebelle et crée ses propres États. Ce qui marque une longue période de désunion entre la Chine du Nord et la Chine du sud. La dynastie Han disparaît et une guerre entre Trois Royaumes se forment entre 220 et 581 : le royaume de Wei (situé le long du fleuve jaune), de Wu (situé à Nankin) et de Shu (situé dans le Sichuan). En 317 se formera au sud la période des six dynasties et au nord la division entre 16 royaumes.
- L'avènement des Tang (618-907) et des Song du Nord (960-1127) : En 618 Li Yuan crée la dynastie des Tang, et évince la même année la dynastie Sui, fondé par Yang Jian, qui règne depuis 581). La dynastie Tang poursuit une œuvre unificatrice en formant six ministères (fiance, armée, justice, travaux publics, rites et administration). Une réforme de redistribution est mise en place et le renforcement de la fonction publique contribue à faire revenir le confucianisme au 1er plan et l'armée Tang étend son influence jusqu'en Corée et au Vietnam. La dynastie Tang sera fragilisée par le général rebelle Turc nommé An Lushan en 755 (je vous recommande d'ailleurs le roman intitulé « La favorite » de Yang Kouei-Fei qui se déroule à cette période) et qui provoquera la dislocation de l'empire sous la révolte d'un islam conquérant, auxquelles s'ajouteront des intrigues de Cour, des jacqueries (révoltes paysannes) et des mutineries militaires qui feront disparaître en 907 la dynastie Tang. La Chine sera de nouveau divisée cette fois en cinq dynasties dans le nord et dix royaumes dans le sud. En 960, Zhao Kuangyin s'empare du pouvoir et il est proclamé empereur par ses généraux et il fondera la dynastie Song du Nord (960-1127) après avoir unifier les 5 dynasties du Nord fera de Kaifeng sa capitale. L'empereur des Song s'entoure de fonctionnaires loyaux et compétents recrutés par des examens impériaux. Il réorganise également son armée et la paix lui permet de relancer l'activité économique et la démographie augmente en passant de 60 millions sous les Tang à 90 millions sous les Song et jusqu'à 120 millions environ à la fin du 12e siècle. L'augmentation des voies navigables faciliteront également l'approvisionnement de nourriture et des matières premières (bois, fer) dont les performances dans la fabrication des armes en acier profiteront à l'armée.
- L'essor de la Chine du sud : En 1126, l'empire des Song du Nord (960-1127) est menacé par les Jürchen du Nord qui s'emparent de Kaifeng, la capitale des Song. Ces derniers sont obligés de fuir vers le sud et deviennent ainsi la dynastie des Song du sud (1127-1279) et inaugure une nouvelle capitale à Hangzar dont Marco Polo y découvrira une frénésie commerciale extérieur par les routes de la soie destiné à vendre des produits de luxe : épice, bois précieux, ivoire et perle venant d'Inde orientale en échange de soie, cuivre et porcelaine de Chine. La Cour des Song du sud est également un centre culturel qui attire les artisans d'art, les poètes, les mathématiciens en algèbre et la médecine, (c'est à cette époque que sera découvert des 1014 la vaccination contre la variole). Ce développe également l'imprimerie qui facilite l'impression des livres qui participent à la diffusion du savoir et de l'instruction. Il y a même un réseau d'établissement public qui se met en place, néanmoins ce système est inégalitaire puisque les classes aisées ont plus de moyen pour préparer leurs enfants aux examens puisqu'ils ont les moyens de financer des cours à domicile et ils disposent également d'une influence politique. Certains ont même le privilège du « Yin » cela permet à leurs enfants d'accéder à la fonction publique en contournant les examens réguliers. Par conséquent, les élites monopolisent les postes et font chuter les taux d'admissions des diplômés (57 % en 104 contre 27 % en 1213). Sous la société des Song se crée également un État gentry, c'est une classe sociale qui tire son pouvoir de la possession foncière et de la possession d'un diplôme d'État. Elle représente l'État et joue un rôle social, économique. Elle collecte également les taxes auprès des populations paysannes qui forment la classe la plus défavorisée et qui subit de plein fouet la taxation de l'administration impérial qui hausse régulièrement les impôts pour payer ses campagnes militaires. Cela va provoquer de nouvelles jacqueries (révoltes paysannes) de 1120 à 1122, même si la principale menace pour les Song du sud vient du Nord avec la horde des mongols qui provoqueront la chute des Song en 1276 (mais cette dynastie ne disparaîtra qu'en 1279). Autrefois sous les Qin, les Han et même chez les Sui et les Tang des contacts et des échanges avaient lieu entre la Chine et les tributs nomades (des mongols). Pour maintenir la paix des accords diplomatiques avaient lieux par des alliances matrimoniales et également des tributs donner de la part des mongols aux empereurs de Chine en échange de somptueux présents. Mais dès 915, les Kitan, des mongols du Nord établirent leur autorité dans la Chine du Nord et fondèrent l'empire Liao (947-1125), dont l'empire s'étend en Mandchourie et sur une partie de la Mongolie. Cette dynastie va imposer au Song du sud leur suzeraineté. Mais en 1125, l'empire Liao s'effondre sous la domination des Jürchen qui sont des mandchoues qui fondent la dynastie Jin (1115-1234) qui préfigure ce que sera la future dynastie des Qing (1644-1911). Les song deviennent vassaux de la dynastie des Jin.

La Chine mongole de la dynastie Yuan (1279-1368) : En 1234 c'est au tour de la dynastie Jin d'être balayé par des mongols unifiés par Temujin, qui prendra le nom de Gengis qui signifie « puissant » et sera par la suite proclamé « Tchingis » (Gengis) Khan qui signifie « souverain universel ». Il dispose d'une armée compris entre 100 000 et 200 000 cavaliers. A sa mort il léguera à son 3e fils, Ogodaï, son empire qui deviendra la dynastie des Yuan (1279-1368) et dont la capitale sera Hebei (Pékin). Kubilai règne sur un empire multi-ethnique et multi-confessionnel (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, lamaïsme, tibétain, islam et même le christianisme nestorien). Mais le fossé culturel entre les mongoles et les chinois est béant et peu de chinois acceptent de se soumettre à la dynastie Mongole. De plus, les mongoles sont de très bons guerriers mais ils sont pour la grande majorité illettrés. Ils sont donc contraints de faire appel à d'autres communautés pour faire fonctionner l'État comme les Ouïghours, les Jürchens sinisés, les arabes et quelques européens comme Marco-Polo. Mais très vite se généralise dans l'empire la corruption. Le gouvernement de Kubulaï est autoritaire car sa position est fragile et contestée, mais elle ne s'accompagne pas de persécution religieuses ou intellectuelles. L'empereur tente de faire coexister pacifiquement les communautés en laissant les chinois soumis à leurs lois générales et uniformes et pour les mongoles des des lois coutumières et tribales. Les mongoles gardent leur caractère belliqueux et lancent des guerres maritimes contre les Japon (1274), le Vietnam et Taïwan (1281) et Java (1292) qui s'avère désastreuses. Toutefois les Yuan relance l'activité économique des routes de la soie et cette dynastie connaît également un essor culturel mais qui reste presque inaperçu dans les campagnes dont la mission est de produire des céréales nécessaires à l'approvisionnement des villes et des garnisons. Mais très vite les tensions montent entre les chinois et le pouvoir mongol. Les paysans chinois se font confisquer leur terre et en 1351 des calamités naturelles provoque la famine. Les paysans rejoignent des sociétés religieuses comme le Lotus Blanc et des Jacqueries se forment créant ainsi la rébellion des Turbans rouges. Ce qui provoquera la chute de la dynastie des Yuan en 1368 et la proclamation de la dynastie Ming par Zhu Yuanzhang.
Chapitre II : Sa grandeur et son déclin :
La puissance impériale de la dynastie Ming : La nouvelle dynastie Ming va dominer la Chine durant plus de 3 siècle. Mais le règne du 1er empereur Zhu Yuanzhang qui durera 30 ans s'accompagnera de l'exécution de 40 000 personnes du à sa paranoïa. Souhaitant tout régler par lui-même il supprimera beaucoup de charges importantes comme celui de premier ministre ou les charges de grands secrétaires. Se retrouvant submergé le gouvernement perd en efficacité. De plus les dépenses pour entretenir le personnel de la Cour ne cesse d'augmenter et explose sous le règne du 3e empereur Yongle (1402-1424).
Les Ming une grande puissance maritime : Début 15e siècle l'empereur Yongle charge Zheng He de mener des expéditions maritimes entre 1405 et 1433. Ces périples l'amènent en Inde et en Afrique ainsi que dans une trentaines d'autres pays. Mais elles n'ont aucune dimension économique, coloniale ou exploratoire. Il s'agit avant tout de mission diplomatique pour démontrer la puissance des Ming et son rayonnement. Toutefois, ces contacts permettent des échanges de présents et permet également d'obtenir des tributs, ou même de ramener des curiosités à l'empereur comme des girafes. Mes ces expéditions sont contraintes de s'arrêter car elles sont coûteuses à financer et il y a un retour de la menace mongol aux frontières.
L'avènement des Qing : Au contact des Han, Nurhaci de la dynastie Jin avait intégré une partie des coutumes chinoises en créant une administration unique pour ses territoires. Il avait également réformé sa puissante armée de 150 000 hommes et ses soldats étaient attachés par un système de servitude héréditaire dont ils étaient aussi loyaux que redoutables. Hong Taiji, le fils de Nurhaci avait étendu son territoire aux dépends de la Corée et de la Mongolie intérieur. En 1636, il avait donné à son peuple le nom de Mandchou et avait fondé la dynastie Qing. Il s'empare de Pékin en 1644 et soumet les principautés autonomes dans les années 1680.
Des hommes d'États vigoureux : La consolidation de la dynastie mandchoue s'effectue en un peu plus d'un siècle par les trois empereurs : Kangxi (1662-1722), Yongzhen (1722-1736) et Qianlong (1736-1796), qui gouvernent en liaison constante avec leurs ministres et conseillers. Ils confient la Mandchourie à un gouverneur autochtone en y interdisant l'accès aux chinois. Les mariages mixtes entre Mandchou et chinois Han sont interdits et les chinois doivent porter la natte afin de prouver leur loyauté à l'empereur. L'ordre sociale traditionnel chinois n'est pas remis en cause. Les chinois et les mandchous peuvent au même titre accéder à des postes à responsabilités. Le personnel est choisi au mérite par leur réussite aux examens. Des réformes sont également entreprises dans la fonction publique pour accroître son efficacité. La collecte fiscale et les procédures bureaucratiques sont simplifiées. Les mandchous sont également soucieux de gommer le caractère étranger de leur dynastie afin d'asseoir leur légitimité auprès des Han. Pour cela ils amadouent les élites lettrées et adoptent la diffusion du néoconfucianisme. Ils accordent également une place importante aux arts ainsi qu'à la littérature. Ils agrandissent également leur territoire en menant une politique de conquête territoriale. C'est sous le règne des Qing que l'Empire chinois dispose du territoire le plus étendu. Ils consolident leur position au Turkestan et dans les oasis musulmanes de Kachgarie et des monts du Tian shan. Il y a également un essor commercial tant national qu'international qui s'accompagne d'une augmentation de la démographie (432 millions d'habitants en 1850 face à 143 millions en 1741) et d'emploi qui compte en 1685, 10 000 ouvriers de la soierie. Dans l'agriculture de nouvelles cultures sont importées : tabac, maïs, tomate et pomme de terre émerge dans le Huguang, le Sichuan, le Guangdong et le Jiangnan. Une extension des terres cultivables dans les années 1680, ainsi qu'un essor de l'agriculture (qui toutefois sera insuffisant face au rythme de la croissance démographique). Toutefois, il n'y aura pas de développement économique et industriel, ni de transformations sociales majeures, ou encre de progrès scientifique ou technologique.

Le lent déclin de l'empire Qing et son achèvement par « l'ère des traités » : Ce déclin est marqué en partie par la corruption qui y règne au sein de la fonction publique, qui sclérose l'économie. Certains hauts fonctionnaires comme Heshen, un des ministres favoris de l'empereur Qianlong, qui se constitue qui équivaudrait aujourd'hui à 1 milliard d'euros. Cela provoque une succession de jacquerie fomenté par de sociétés secrètes et des sectes religieuses, dont parmi elle, le Lotus Blanc qui était déjà présent sous la dynastie Yuan. Cette secte du Lotus Blanc prospère dans les régions montagneuses du Hubei, du Sichuan et du Shaanxi. La révolte commence en 1789 par des agressions contre les collecteurs d'impôts. En 1804 la secte du Lotus Blanc sera vaincue par Jiaqing, le successeur de Qianlong, qui mettra en place des généraux plus compétents qui parviendront à vaincre les Lotus Blanc. Cependant, en 1813 de nouveaux soulèvements sanglants sont orchestrés par la secte des Huit trigrammes. Ils seront également anéantis mais les pertes humaines seront très lourdes puisqu'elles provoqueront la mort de 70 000 personnes. Entre 1826 et 1835 des troupes de musulmans chinois islamisés sèmeront le chaos dans le Turkestan. La situation dans les campagnes devient aussi dramatique, car elles sont touchées par des inondations et des famines de 1846 à 1848. Comme si tout cela ne suffisait pas, de 1839 à 1842, puis de 1856 à 1860 se déroulent les deux guerres de l'Opium. La première guerre fut menée par l'Angleterre après que la Chine ait décidé de refuser d'importer de l'Opium venu d'Inde car cette drogue avait des effets qui rendaient ses consommateurs euphoriques, hypnotiques et somnolents provoquant des ravages parmi la population. Une autre raison fut aussi que ce commerce de l'Opium provoquait de véritable fuite de capitaux vers l'étranger. En 1839, l'empereur Daouguang décide de stopper les importations de l'Opium et décide même d'encercler les établissements commerciaux de Guangzhou, qui a a cette époque la seule ville ouverte au commerce étranger. La réponse des Britanniques ne se fait pas attendre, l'Angleterre déclenche la 1ère guerre de l'Opium. Le 29 août 1842 le gouvernement est contraint de signer le traité de Nankin qui les contraint à la perte de territoire comme Hong Kong, à des dommages de guerre, ainsi qu'à l'ouverture forcé de 5 nouveaux ports pour le commerce étranger : Canton, Xiamen, Fuzhou, Amoi et Shanghai. Mais les États-Unis et la France considèrent que la Chine ne s'ouvre pas encore assez au commerce extérieur et une flotte franco-britannique bombarde la ville de Guangzhou en 1857, contraignant l'empereur Xianfeng à signer un nouveau traité en Tietsin en 1858, ce qui accorde de nouveaux ports aux étrangers. Pourtant, une nouvelle guerre éclate en mai 1868, après que furent assassinés des missionnaires occidentaux qui se sont accompagnés de tirs à canon sur des unités franco-britanniques. Cette guerre ne s'achève pas la prise de Pékin dans la nuit du 24 au 25 octobre qui soumet le gouvernement chinois à de fortes indemnités de guerre, doit accorder des droits civils aux chrétiens, et doit ouvrir tout le territoire aux missionnaires...
Les conséquences d'une Chine qui ne souhaite pas se réformer : En Chine se forme alors deux clans : un clan réformateur favorable à la présence étrangère souhaitant développer le pays avec l'apport des technologies occidentales, tout en respectant les traditions chinoise. Toutefois, ce processus de modernisation est entravé par le manque de capitaux, les inégalités sociales, le manque de compétences des cadres et la réticence du second clan, celui des ultraconservateurs. Influencé par les ultraconservateurs Cixi ne soutient pas le mouvement de réforme et contribue à son échec en détournant les sommes destinées à la modernisation du pays. Une somme dont elle profitera au passage pour se construire son nouveau palais d'Été. C'est d'ailleurs cette obstination à ne pas souhaiter de réforme que le 17 septembre 1894 que la marine chinoise perdra la bataille de Yalou contre les japonais, qui eux ont su moderniser leur empire en prenant modèle sur l'occident.
La révolte des Boxers : Les traités inégaux provoquent une rébellion nationaliste et xénophobe porté par la secte des Boxers (nom donné en référence à un arts martial pratiqué par les membres qui était assimilable à la boxe). Leur objectif était d'anéantir la présence étrangère sur le territoire. Dans la région du Shandong la paysannerie s'appauvrit à cause de la pression fiscale, des catastrophes économiques et du marasme économique. Beaucoup de ruraux avaient quittés leur village pour fuir la misère et s'étaient constitués en bande armées pour se livrer aux pillages. Les missionnaires protestants avaient mené des missions d'évangélisations et un sentiment antichrétien s'était développé, ce qui avait provoquait des agressions et des émeutes contre les missionnaires et les chinois convertis. Cette persécution provoque la mort de plusieurs milliers de missionnaires chinois et celle de 200 missionnaires. Les Boxers s'infiltrent ensuite en masse dans la capitale là où se trouvent les expatriés et le personnel de l'ambassade ainsi des légations étrangères veillant à la protection de ces derniers. Des coups de feu sont échangés et le chancelier japonais Sugiyama et le ministre allemand Von Kuteler sont assassinés et dès les 450 soldats, 475 civils et 3 000 chrétiens sont retenus prisonniers. Les puissances étrangères : Allemagne, Autriche-Hongrie, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Unis et Russie décident de rassembler une armée de 45 000 soldats pour mener une campagne de répression contre les Boxers. Le 21 juin 1900, Cixi se range aux côtés des insurgés et déclare la guerre aux puissances étrangères.
Une campagne de terreur : Le 14 août 1900 le corps expéditionnaire étranger entre dans Pékin après s'être emparé le 14 juillet du grand port de Tianjin. Cixi fuit se réfugier à Xi'an pour fuir la vindicte étrangère qui écrase les Boxers et mettent en place une campagne de terreur qui s'accompagne de pillages, de destruction de villages, et de l'exécution de milliers de chinois de 1900 à 1901. Toutefois dans le reste du pays les gouverneurs provinciaux se concilient les étrangers en écrasant eux-mêmes les Boxers. Sur le plan diplomatique, le gouvernement impérial est soumis à de sévères conditions de paix, lors de la signature du protocole des Boxers du 7 septembre 1990, lors duquel la Chine s'engage à verser 900 millions de taels d'argent (intérêts compris) sur 39 ans, la zone internationale est interdite aux autochtones et les fortifications de Dagu doivent être détruites. Cixi, qui leur est assujetti est laissé au pouvoir afin que les accords du traité soient respectés.
Chapitre III : La Chine Républicaine :
La longue marche vers le pouvoir : La proclamation de la République de Chine est suivie par une longue période d'instabilité marqué par la lutte entre nationaliste du Kuomintang et les communistes. La dynastie Qing s'achève le 10 janvier 1912 quand Sun Yat-Sen (1866-1925) proclame la naissance de la République de Chine. Il fonde son parti politique, le Kuomintang (parti nationaliste) mais il ne parvient pas à établir son autorité. Pour y parvenir il se tourne vers le puissant général Yuan Shikai et le confie la charge de président de la République le 13 février 1912. Yuan Shikai impose alors une véritable dictature avec l'ambition de restaurer l'empire à son profit, mais il meurt en 1916. La Chine sombre alors dans l'anarchie et le chaos car les généraux de Yuan Shikai se disputent la succession.
La naissance du parti communiste : En 1919, Tokyo revendique un contrôle plus ample sur la Chine et notamment dans la province du Shandong. Au terme de la 1ère guerre mondiale, le traité de Versailles donne, en partie, satisfaction aux japonais. En réaction, les étudiants de Pékin organisent une manifestation nationale le 4 mai 1919. Ce mouvement illustre également l'émergence de revendications politiques et sociales inspirés de la révolution bolchevique de 1917. En juillet 1921, une réunion clandestine réuni de jeunes militants dont Mao Zedong et fondent le PCC (Parti Communiste Chinois).
Chiang Kai-chek, chef du Kuomintang : Sun Yat-Sen revient d'exil après la dictature de Yuan Shikai et il dispose en 1923 du soutien de Moscou qui envoi des agents en Chine afin d'organiser le Kuomintang sur le modèle soviétique. Ces agents parviennent à unir nationalistes et communistes au sein d'une alliance politique appelé « le Front Uni », puis fondent l'académie militaire du Huangpu dont la direction est confié à Chiang Kai-chek. Ce dernier avait étudié à l'académie militaire de Tokyo et par la suite il était devenu homme d'affaire à Shanghai, puis en 1923, il est envoyé à Moscou pour parfaire sa formation militaire. A la mort de Sun Yat-Sen, le 12 mars 1925, Chiang Kai-chek s'impose comme sont successeur. Le 26 juillet 1925 Chiang Kai-chek se lance militairement à la reconquête du pays puis souhaitant mettre fin aux à l'arbitraire des « féodaux » il s'impose du soutien du peuple et il réussit à rentrer dans Pékin le 8 juin 1928.
La guerre civile commence : La mort de Sun Yat-Sen a ravivé les tensions entre les deux courants rivaux. Chiang Kai-chek dirige l'aile droite nationaliste anti-marxiste, tandis que l'aile gauche, favorable à l'alliance avec le PCC est animé par Wang Jinwey. Le 12 avril 1927 commence alors le massacre de Shanghai faisant 300 morts. Ce phénomène marque le début de la guerre civile en la rupture entre nationalistes et communistes. Chiang Kai-check impose son autorité aux autres membres du Kuomintang et installe la capitale de son gouvernement à Nankin et en octobre 1928, son gouvernement est officiellement reconnu par la communauté internationale. Seuls les communistes contestent son autorité.
La technique du « filet de pêche » : Chiang Kai-chek lance trois offensives d'extermination pour réduire à néant les résistances communistes qui ont lieu entre 1928 et 1931, mais c'est un échec face à la tactique élaboré par Mao Zedong et Zhou Enlai, qui consiste à progresser par vagues. Forts de leurs succès les communistes fondent la République soviétique du Jiangxi dont le gouvernement provisoire est présidé par Mao. Mais il sera marginalisé par les cadres envoyés par Moscou et appelé « les 28 bolcheviques » qui jugent Mao trop modéré, car il s'était montré réticent à la collectivisation pour ne pas s'attirer la colère des paysans aisés.
La longue marche : Cependant Chiang lance une autre offensive en septembre 1933 et mobilise 500 000 soldats pour encercler le Jiangxi et le soumettre à un blocus. Privée d'approvisionnement les communistes sont affamés et pilonnés par l'artillerie de l'aviation. Pour éviter l'anéantissement les communistes quittent le Jiangxi et choisissent le Shanxi et décident de s'y rendre le 18 octobre 1934 en traversant le Sichuan. C'est un parcours difficile de 10 000 kilomètres, dont il faut traverser les fleuves, les montagnes et les villages contrôlés par « les blancs » (les nationalistes). Arrivé au Shanxi Mao se rend dans la ville de Xi'an en décembre 1936 pour y superviser les opérations. Mais le général Xueliang, le chef militaire de la région refuse de combattre contre Mao et souhaite concentrer ses forces contre les japonais et Chiang est même retenu prisonnier jusqu'à ce qu'il accepte de faire front commun avec les communistes. Au printemps 1937, à Shanghai, fut négocié les termes de ce « Front Uni ».
L'affrontement décisif : Officiellement l'alliance entre nationalistes et communistes se maintien durant toute la guerre, mais se le terrain elle est brisé dès 1941, à la suite d'une embuscade meurtrière tendue par les nationalistes envers une unité de l'armée rouge. Après la capitulation du Japon en 1945, la guerre civile reprend. Chiang dispose de la supériorité numérique militairement, 4,3 millions face à 1, 2 millions pour Mao. Pourtant Chiang adopte une stratégie catastrophique en disposant ses troupes dans les capitales pour y affirmer son pouvoir plutôt que de concentrer ses efforts à attaquer les territoires communistes. Il souffre également d'une impopularité du à la corruption et à l'incompétence de son gouvernement. A cela s'ajoute le fait qu'il mobilise des prisonniers de guerre japonais pour lutter contre les communistes. De son côté Mao réussi à obtenir le soutien des classes paysannes qui lui fournis des recrues et du soutien logistique, et il reste fidèle à sa tactique de guérilla. En mars 1947 commence la grande offensive communiste qui marque le début de sa victoire. L'armée populaire de libération (APL) remporte une victoire décisive lors du Huai-Hai (novembre 1948- janvier 1949) et marche sur Pékin. Les troupes de Chiang se rendent sans combattre. Les soldats de l'armée nationalistes qui ne sont pas tombés aux mains des communistes décident de se remplier sur l'île de Formose à Taïwan. Mao proclame le 1er octobre 1949 la naissance de la République Populaire de Chine et il cumulera trois fonctions : Président du PCC, président u gouvernement et président de la République.

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Chapitre IV : De la Chine maoïste à la grande puissance mondiale :
Le désastre du « Grand Bond en avant » : La politique du « Grand Bond en avant »de mai 1958, devait transformer la société chinoise par une modernisation intensive de l'économie. Mais il provoque une famine sans précédent dans l'histoire de l'humanité et fragilise le pouvoir de Mao. Mao préconise deux phases dans la révolution : la première s'appelle « La nouvelle démocratie », elle s'appuie sur l'alliance des classes sociales (paysannerie, prolétariat, petite bourgeoisie) et sur l'élimination des éléments jugés « contre-révolutionnaire », lors de la construction du pays entre 1949 et 1953. La 2nd étape correspond à l'instauration d'un État socialiste sur le modèle soviétique, avec l'adoption d'un plan quinquennal de développement industriel et de la collectivisation de l'agriculture par la constitution de coopératives. Cette transformation politique de la société s'effectue par le biais d'une répression féroce. En 1950 lors des réformes agraires débute également l'ouverture des camps de « rééducation », pour y incarcérer des propriétaires terriens, puis des citadins contre-révolutionnaires.
La campagne des « Cent fleurs » : Mao accepte de démocratiser la Chine de 1956 à 1957, mais cette libéralisation de la parole s'accompagne d'un flot de critiques contre le PCC et l'autorité de Mao. De nombreux experts économistes s'inquiètent des mauvais résultats de la collectivisation agricole, jugé comme un mouvement trop brutal et inefficace. Cette attitude pousse Mao à stopper le processus de démocratisation et il relance la répression. A cela s'ajoute également le problème que la Chine est 4 fois plus peuplé que l'URSS et le niveau de vie des soviétiques est 4 fois plus élevé que la Chine. De plus la faible production agricole ne permet pas de constituer un stock de nourriture suffisamment important pour nourrir une population urbaine en forte croissance (+30 % entre 1952 et 1956).
La nécessité de marcher sur ses deux jambes : Mao préconise une voie socialiste purement nationale qui passe par une hausse spectaculaire de la productivité agricole et industrielle (résumé par la nécessité pour la Chine du marcher sur ses deux jambes : agriculture et industrie), mais qui passe également par un programme de grands chantiers publics. Mao se montre hostile à l'intelligencia urbaine et aux experts qui ont animé la campagne des « Cent fleurs », il souhaite s'appuyer sur les cadres locaux du PCC et la paysannerie par le biais d'une mobilisation de masse, qui s'effectue dans un grand mouvement baptisé « grand bond en avant » est un projet ambitieux dont l'objectif est pour la Chine de rattraper une quinzaine d'années le niveau économique du Royaume-Uni. Mais les cadres locaux qui s'étaient substitués au cours des années 1950 à la gentry, qui constituait l'ancienne élite rurale, avaient pu bénéficier d'une promotion sociale en préservant leurs privilèges en prouvant leur loyauté au régime en contrepartie. Mais ils ont fait preuve d'un zèle actif pour assurer le succès du « Grand Bond en avant », ils ont pu également compter sur la docilité de la paysannerie chinoise qui considérait le pouvoir comme un gage de paix et de stabilité, et reconnaissait envers Mao d'avoir mis un terme à la guerre et ayant reconstruit le pays et l'avoir stabilisé.
Sous la bannière des drapeaux rouges : la levé des masses prend la forme d'une véritable mobilisation militaire général. Les paysans marchent ou travaillent au rythme des tambours et sont affectés aux gigantesques travaux d'irrigation, d'extension des domaines agricoles, de remembrement et d'assèchement des terres, de creusement de lacs artificiels, ou de construction de ville de routes ou encore d'usines. Dans le Hunan est créé une nouvelle entité administrative et politique de 26 000 communes sont créés. Ces communes sont chargées de fabriquer l'outillage et des biens de consommations destinés à la paysannerie. En juillet 1958 est lancé la campagne de production d'acier à grande échelle. 50 000 sont ouvertes dès le mois de juillet, 150 000 en août, 400 000 en septembre, 1 million en octobre. 100 millions de chinois participent à cet effort qui s'achève par un fiasco. Sans l'encadrement de techniciens spécialisés la production est médiocre et l'acier fabriqué est inutilisable.
Une famine abominable : En 1959, les moissons sont très mauvaises à cause de conditions climatiques défavorables et la présence excessive des paysans sur les chantiers lancés par la politique du « Grand Bond en avant » à détourné les paysans des travaux agricoles. Un tel échec est inavouable pour les cadres locaux qui truques les chiffres, ce qui induit le régime en erreur qui maintien alors ses exigences provoquant une famine abominable étant donné que la production agricole est en recul. Dès le début des années 1959, les cadres du PCC prennent conscience du désastre à venir et demandent une suppression de la politique du « Grand Bond en avant ». Mao s'y résout mais il interprète les critiques contre une attaque personnelle de son autorité. En 1960, la production d'industrie légère diminue de 25 % et l'économie a atteint un seuil négatif. En 1961, le « Grand Bond en avant » est stoppé. Toutefois, la famine a tué 30 millions de personnes en 2 ans et les paysans affamés ont fui les campagnes pour s'installer en ville. En 1960 la population urbaine atteint 30 millions de personnes. En 1964, la fermeture des usines s'accélère et provoque du chômage. L'État instaure donc un contrôle des populations urbaines afin de les réguler (recensement, rationnement) et force 14 millions de citadins à retourner dans les campagnes.
La rupture sino-soviétique : En 1996, malgré la politique de déstalinisation engagé par Nikita Khrouchtchev, ce dernier avait gardé une politique d'amitié sino-soviétique qui comprenait l'envoi de 10 000 conseillers Russes et la promesse de la construction de la bombe atomique chinoise. Toutefois, Khrouchtchev avait critiqué lors de ses 2 visites officielles en Chine (1958 et 1959) la politique du « Grand Bond en avant » poussant ainsi la Chine à suivre sa propre voie nationale vers le socialisme. Cette rupture s'est également produite lors du bellicisme de Mao contre la Chine nationaliste de Taïwan en août 1958, alliée des États-Unis. Moscou avait alors négocié avec Washington un accord de réduction des armes nucléaires, ce que Pékin avait refusé. Khrouchtchev avait alors rappelé ses conseillers en URSS et mit un terme au projet de la bombe atomique chinoise. Mao s'était alors tourné vers l'occident, dont les moyens techniques et financiers étaient supérieurs à ceux que pouvait offrir l'URSS pour le développement de la Chine. La rupture entre Pékin est Moscou est consommé dès 1963.
La responsabilité personnelle de Mao : Mao Zedong porte une responsabilité écrasante dans la catastrophe du « Grand Bond en avant », dont il est l'initiateur et le fervent soutien persistant même à le relancer en 1959, malgré les mauvais résultats. Cela a fragilisé sa position et avait montré à la direction du PCC qu'il n'était pas un leader infaillible. Le pouvoir de Mao est ébranlé et au mois d'avril 1959, il est contraint d'abandonné le poste de président de la République au numéro 2 du parti, Liu Shaoqi. Toutefois Mao conserve la main haute sur le PCC dont il est toujours le président. Il va alors chercher à recouvrer l'ensemble du pouvoir et à l'exercer seul.
La révolution culturelle : En 1966, Mao initie la révolution culturelle prolétarienne, c'est une campagne de mobilisation des masses qui vise à relancer la révolution en éradiquant toute opposition. De nombreux secrétaires du PCC et des cadres du Parti prônent une libéralisation du régime, l'arrêt de la collectivisation, ainsi qu'une ouverture très limitée au secteur privé afin d'améliorer l'efficacité du système économique et social. Ces dispositions vont à l'encontre de la conception de Mao sur la transformation de la Chine en État socialiste et la mobilisation des masses contre la lutte des classes. Mao va alors s'emparer du pouvoir total dans le pays en tentant une nouvelle mobilisation des masses et il lance de 1963 à 1964 des « campagnes de rectifications » dans le Parti et dans l'éducation, mais les cadres du PCC répugnent à participer à cette campagne.
L'armée au service de Mao : Pour mener à bien se stratégie Mao se tourne vers l'armée populaire de libération (APL) et place à la tête du ministère de la défense, le maréchal Lin Biao qui se charge d'épurer les rangs de l'APL et de les politiser et supprime également les insignes distinguant les officiers. Lin Biao fait également publier en 1964 un recueil de citations du grand Timonier (nom donné à Mao Zedong), intitulé « Le Petit Livre rouge ». Les forces armées fournissent à Mao la base de son pouvoir. Au printemps 1956, Mao lance son offensive contre le PCC de Pékin et impose ensuite son pouvoir révolutionnaire et nomme Liu Shaoqin président de la République, Zhou Enlai comme premier ministre et Deng Xiaoping comme secrétaire d'État général du Parti et vice-premier ministre.
Éradiquer les contre-révolutionnaires : La révolution culturelle prolétarienne encourage la jeunesse lycéenne et étudiante de Pékin et de Shanghai à relancer la révolution. Ce projet vise également à éradiquer les tendances « bourgeoises, « révisionnistes », « capitaliste » et « contre-révolutionnaire » notamment au sein des élites du Parti mais aussi des universitaires et des intellectuelles. Liu Shaoqin décide de créer 400 « équipes de travail » chargés d'enquêter sur des prétendus suspects au sein du Parti, dans les usines ou au sein du service public. Mao n'apprécie guère cette initiative et en juillet 1956, il prend les choses en main lors d'une spectaculaire opération de communication en traversant les berges du Yanxi à la nage. Il apparaît alors aux yeux de son peule comme un athlète hors pair capable d'accomplir des exploits surhumains. L'enthousiasme des foules et le soutien de Mao est décuplé. Cet enthousiasme de la part des foules sera également décuplé lors de la propagande du culte du la personnalité.
Les gardes rouges sèment le chaos : Dans toutes les grandes villes du pays des centaines de milliers de gens âgés de 9 à 18 ans rejoignent les unités des gardes rouges (qui sont distincts de l'APL). Mais cette révolution culturelle prend la forme d'une vaste purge et se transforme en guerre civile : les gardes rouges traquent les adversaires ou les individus suspect d'être des opposants au président du PCC, Deng Xiaoping est par exemple accusé d'être un « traître capitaliste », il est envoyé dans un camp de rééducation (laogai). Les gardes rouges agressent également les professeurs, les intellectuels, les artistes. Ils dévastent également les temples, les monuments historiques, brûlent les livres et les archives afin de détruire les vestiges de l'ordre ancien. Ces gardes rouges agressent leurs victimes dans les rues où à leur domicile qu'ils dévastent. Humiliation, bastonnades et meurtres se généralisent. Plus d'un million de chinois sont soumis à des séances publiques d'autocritiques et d'humiliations durant lesquelles ils confessent leurs « crimes » et subissent des sévices et des railleries. Le traitement est si brutal que beaucoup de victimes finissent par se suicider. Les gardes rouges s'affrontent également entre eux, lors de rixes sanglantes entre bandes rivales. Un climat de terreur s'abat sur la Chine provoquant des centaines de millions de morts.
Mao seul au pouvoir : Mao est dépassé par ces événements et il faut appel à l'APL pour reprendre les choses en main. En juillet 1968, Mao prononce la dissolution des gardes rouges qui aurait d'après lui « échoués dans leur mission », ils sont chassés et envoyés dans les campagnes et les camps de travail. Mao confie à l'APL le soin de former des comités révolutionnaires dans toutes les provinces. Les militaires se livrent alors à des exactions aussi violentes que celle des gardes rouges, mais l'armée y met un terme en prenant le contrôle des comités révolutionnaires. L'appareil de l'État est désormais entièrement aux mains de Mao et de ses partisans. En avril 1969, une loi est voté au 9e congrès permettant à Mao d'exercer seul le pouvoir.
Complots et intrigues : L'omniprésence de l'armée de Lin Biao finit par indisposer Mao. Lin Biao comprend alors que son avenir est menacé, il décide alors de mettre en place une tentative de complot qui se solde par un échec. Lin Biao décide de quitter le pays pour se réfugier en URSS mais son avion s'écrase le 13 septembre 1971. Mao mourra à son tour le 9 septembre 1976, à sa mort la « Bande des Quatre » composé de la veuve de Mao, Jiang Qing, et de trois hauts responsables du PCC souhaitent poursuivre la révolution culturelle mené par Mao, mais ils sont arrêtés le 4 octobre 1976 accusés de complot et de trahison. Hua Guofeng, qui avait été choisi par Mao pour être son successeur et qui avait fait arrêter la Bande des Quatre fut à son tour écarté par Deng Xiaoping que Mao avait fait sortir de son exil en 1973. La chute de Mao et l'ascension de Deng, soutenu par le PCC et l'APL en décembre 1978, va mener la Chine vers le chemin de la superpuissance mondiale en menant des réformes économiques et sociales.
Chapitre V : La Chine superpuissance mondiale :
La Chine s'éveille : La Chine autrefois un pays isolé, pauvre, rural et politiquement turbulent s'éveille après la mort de Mao est connaît une croissance économique sans égale. Ce bouleversement résulte d'une volonté des dirigeants chinois de tourner la page du maoïsme et de rattraper le retard accumulé du pays. Au prix de réformes spectaculaires la Chine s'est transformée en profondeur. Cette transformation s'est accompagnée de mutations majeures sur le plan démographique (1, 3 millions d'habitants). L'ouverture des frontières a attirés des capitaux et des entreprises étrangères. Toutefois l'éveil de la Chine a également ces revers : mainmise constante du PCC sur la société, répression de mouvements démocratiques et de dissidents, pollution massive ect.
Le grand tournant économique : En décembre 1978, Deng Xiaoping engage des réformes économiques basés sur les « quatre modernisation » permettant de relance la croissance et d'améliorer les conditions de vie. Il ne soutient pas des réformes l'économie de marché, les industries des biens de consommations, la modernisation technologique, les échanges internationaux, et une réforme agraire basé sur la suppression de la collectivisation. Également une libéralisation des prix et des marchés et la privatisation de l'activité industrielle et commerciale, ainsi que l'entrée des capitaux étrangers qui sont indispensables à la croissance du pays. Le coût de la main-d'œuvre rurale est ouvrière reste extrêmement bas, ce qui offre à l'économie chinoise une très forte compétitivité. La Chine intègre également le concert des Nations et entre dans l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2001. Entre 1979 et 2010 son PIB augmente en moyenne de 10 % chaque année. La Chine est également le 1er exportateur de la planète.
La répression du mouvement de Tian an men : La modernisation de la Chine s'appuie sur l'importation de techniques occidentales qui lui permet de rattraper son retard économique. Mais ce phénomène s'accompagne d'un afflux de valeurs et d'idées politique qui se manifestent à travers les médias, la littérature, le cinéma, la publicité, le tourisme (et plus tard par le téléphone et internet), qui diffusent des idées libérales et démocratiques. A cela s'ajoute également la corruption et les inégalités sociales et les libertés individuelles. En mai 1989, un mouvement de revendication démocratique se repends, notamment dans universités et les grandes villes pour réclamer à Pékin une libéralisation du régime. Face a ces contestations Li Peng et Deng Xiaoping ordonnent le 4 juin 1989 l'écrasement du mouvement qui entraîne la mort d'environ 800 à 1 300 personnes et l'arrestation de 10 000 à 13 000 personnes. Cette répression marque le début d'une prise en main autoritaire du pouvoir.

La « quête de puissance » de la Chine : Xi Jinping a insufflé une nouvelle politique étrangère basé sur la « quête de puissance » qu'il résume par le principe du « rêve chinois » (Zhongguo meng), lors de son ascension au pouvoir du 18e congrès du PCC en novembre 2012. Il avait également affirmé quelles étaient les priorités de son gouvernement qui repose, en partie, sur les oppositions aux ingérences occidentale aux Moyen-Orient, comme cela fut le cas en Syrie. La Chine veut également contrer les influences politique, économique et militaires des États-Unis dans le Pacifique. Afin de s'en donner les moyens la Chine a considérablement renforcé la puissance de son armée. En 2018 son budget a atteint l'équivalent de 156 milliards d'euros, qui s'inscrit également dans une stratégie préventive de vouloir stopper les velléités d'indépendance de Taïwan. Depuis automne 2013, Xi Jinping cherche à développer avec l'accord de 120 pays de nouvelles liaisons ferroviaires entre la Chine et l'Europe. Pékin s'est également doté d'une base militaire en 2017 à Djibouti en Afrique.
La disgrâce de la famille Xi : Xi Jinping est né le 15 juin 1953 dans le Shanxi et fut élevé à Pékin dans les quartiers réservés à la nomenklatura communiste. Il est le fils de Xi Zhongxun, un ancien combattant de l'armée rouge qui par la suite deviendra directeur du département de la propagande du comité central du PCC, secrétaire général du conseil des affaires d'État et vice premier ministre. Mais les cadres du parti qui ce sont montrés favorable à une libéralisation du régime et Mao avait un doute sur la fidélité de Xi Zhongxun, il a alors pris la décision de le destituer. Xi Jinping fut par conséquent considéré comme un ennemi du peuple il perdit ses privilèges et fut affecté à des travaux agricole. En 1971, il adhère à la Ligue de la jeunesse communiste chinoise mais il ne lui est pas autorisé d'adhérer au PCC avant 1974. Toutefois, en 1975 il lui est octroyé la permission de rentrer à l'université Tsiguhua à Pékin pour y étudier des études en génie chimique. A l'arrivée de Deng Xiaoping en 1978, le père de Xi Jinping est réhabilité et retrouve ses fonctions dirigeant au sein du PCC.
L'image d'un dirigeant moderne : Dès lors XI Jinping va connaître une ascension ininterrompu un sein du PCC. Pour donner quelques exemples il est nommé secrétaire du Hebei en 1982, puis vice maire de Xiamen en 1985, ou encore gouverneur du Fujiang en 1999. Il s'illustre pour sa lutte de la corruption et pour l'essor économique de la Chine. En octobre 2007, il entre au Comité permanent du bureau politique du PCC. Il succède ensuite à l'ancien président, Hu Jintao le 14 mars 2013 avec le soutien de l'ancien président Jiang Zemin. Toutefois le règne de Xi Jinping est aussi marqué par le tournant d'une politique autoritaire qui s'est renforcé : arrestation d'opposants politiques comme Gao Yu, internement des Ouïghours au Xinjinag, renforcement de la censure et de la Cyberpolice.
Le rêve chinois : Xi Jinping a pour ambition de hisser la Chine au rang de 1er puissance économique mondiale pour 2049. Pour cela il s'appuie sur le libéralisme et lutte en 2015 contre la pollution. La Chine étant en détérioration environnementale, puisqu'il est le 1er pays émetteur au monde de gaz a effet de serre causant la mort de plus d'un million de personne chaque année. Pour lutter contre ce fléau, Xi Jinping a lancé un plan pour permettre le développement des énergies vertes (éolienne, panneaux voltaïque, plantation d'une immense forêt artificielle, arrêt de l'importation des déchets plastiques en 2018, création d'une taxe écologique). Cette politique a pour effet de réduire concentration de particules de 12 % entre 2017 et 2018. Il souhaite également renforcer l'influence majeure de la Chine sur l'ensemble du globe. Pour atteindre ses ambitions il privilégie l'exercice solitaire du pouvoir renouant avec les aspects du confucianisme impérial. Il se fait réélire en mars 2018 président mais il change la constitution qui limite le mandat présidentiel afin de pouvoir rester indéfiniment à la tête du pays. Xi Jinping apparaît aujourd'hui comme l'un des plus puissant dirigeant de la planète.
