La guerre de Cent Ans (1337-1453)

25/06/2023

La guerre de Cent Ans (1337-1453)

Ce n'est pas un match France-Angleterre. C'est surtout un conflit sans fin, ponctué de trêves, traversé d'ambiguïté, de frontières mouvantes et aux dimensions multiples.

La guerre de Cent Ans n'est qu'une expression inventé au 19e siècle, soit 400 après le conflit qu'apparaît l'expression « guerre de Cent Ans », qui est employé la première fois dans un « Tableau chronologique de l'histoire du Moyen Âge », publié en 1823. L'expression se retrouve dans les manuels scolaires de l'année 1839 et pour la première fois dans un ouvrage publié en 1852. C'est finalement l'école de la 3e République (1870-1940) que l'expression se diffuse et se démocratise, cela afin de cimenter le patriotisme des jeunes français. Pour les contemporains du Moyen Âge cette période est défini simplement comme une lutte entre la France des Valois et les Anglais Plantagenêts.

Pour les armées françaises cette guerre s'engage par une série de défaites effroyables : Crécy (1346), Poitiers (1356), Azincourt (1415) qui décime la chevalerie. A cela s'ajoute quelques péripéties comme la guerre civile opposant Bourguignons et Armagnacs, les campagnes ravagées par les compagnies de soldats, crises frumentaires, Peste Noire.

Cependant, la persévérance et la clairvoyance des rois de la dynastie des Valois vont permettre sous Louis XI, la victoire d'une stratégie globale, diplomatique, militaire, politique, fiscale, sociale et une idéologie permettant la naissance d'une France moderne.

Le casse-tête des Bourguignons et des Armagnacs

La folie de Charles V l'empêche de gouverner et deux parties princier se forment pour influencer le roi fou : les Armagnacs et les Bourguignons. A la tête des Armagnacs se trouve Louis d'Orléans, frère de Charles VI, et les Bourguignons avec à leur tête le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. En 1407, le duc de Bourgogne fait assassiner Louis d'Orléans. Cela va créer une rancune et Charles VII fera assassiner Jean sans Peur en 1419, provoquant une guerre civile. A partir de 1420, les Bourguignons prennent le parti d'Henri V d'Angleterre. Le conflit s'achève en 1345, lorsque Philippe le Bon, duc de Bourgogne signe le traité d'Arras et reconnaît la légitimité du roi Charles VII.

Chapitre I : la guerre de Cent Ans (1337-1453)

Pourquoi la France a gagné ?

Cette guerre est déclenchée par une querelle de souveraineté en 1337, mais elle ne se résume pas au champs de bataille. La diplomatie est la fiscalité vont permettre le développement de l'affirmation du pouvoir royale.

Pourquoi la guerre de Cent Ans a t'elle éclaté ?

Le point de départ du conflit concerne la souveraineté de la Guyenne (actuelle Aquitaine). Le roi d'Angleterre Édouard III est également duc de Guyenne et à ce titre, il doit rendre un hommage vassalique à son suzerain, le roi de France Philippe VI. Toutefois, Édouard III supporte mal cette situation et revendique la couronne de France en 1337, en qualité de petit-fils de Philippe le Bel. Son véritable objectif est de régler en sa faveur la querelle de Guyenne commencée 40 ans plus tôt.

Le droit féodal est la revendication du trône de France n'est qu'un moyen de pression pour être délié de ses obligations féodales. Ce n'est qu'à partir d'Henri V (1413-1422) qu'il y a une réelle volonté d'évincer les Valois.

Quels sont les autres protagonistes qui participent à la guerre ?

La guerre de Cent Ans est aussi une guerre civile, avec pour enjeux la nature du régime politique : une monarchie française absolue ou modérée, respectueuse des « libertés » de l'Église, des noble et des villes ?

La question de l'impôt est centrale dans les rapports entre le roi et ses sujets. Le roi de France a besoin d'argent pour la guerre, mais en accroissant la pression fiscale, la société politique risque d'être fracturé, ce qui risque de provoquer une crise interne. Des villes comme Paris défendent leur autonomie vis-à-vis du pouvoir royal. Bourgeois et Barons refusent que le roi lève l'impôt sans leur consentement. Ils considèrent que le roi doit vivre des revenus de son domaine royal. Avec l'approbation des États généraux, l'augmentation des impôts peuvent être accepté devant « l'évidente nécessité ».

Quelles sont les différentes phases de la guerre ?

La guerre de Cent Ans pourrait être divisée en deux grandes séquences : 1337-1380 et 1415-1453, séparé par des trêves, des négociations et des opérations sporadiques. En 1360, le traité de Brétigny donne à Édouard III la souveraineté sur tout le tiers Sud-Ouest du royaume. La guerre reprend en 1369 et en quelques années, Charles V reprend les territoires perdus.

En 1415, Henri V débarque en Normandie en reconquière tout le Nord du royaume dont Paris. Puis la victoire de Jeanne d'Arc à Orléans en 1429 va retourner la situation. En 1453, les Anglais ne détienne plus que Calais.

Comment fait-on la guerre à cette époque ?

Tout au long du conflit les batailles sont rares car peu recherchées. Deux formes d'affrontements sont privilégiés par les belligérants : « la chevauchée » qui a de rapporté de beaux succès aux Anglais et la « guerre guerrante » à la fin du Moyen Âge et qui va plus long que la charge de cavalerie

Que sont les chevauchées que vous évoquez ?

Il s'agit d'une guerre d'escarmouches, d'embuscades, de coups de main et de « courses » sur une échelle très locale sans une confrontation directe. La ruse, la surprise et le renseignement sont essentiels : attaque d'une forteresse à l'aube ou au crépuscule, raids et pillages sont caractéristiques.

Bertrand du Gesclin a été un des maître de ce type d'opération. Sous Charles V (1364-1380), il reconquit de vastes territoires avec des moyens très réduits.

Comment expliquer les défaites françaises ?

Les trois désastres : Crécy en 1346, Poitiers en 1356 et Azincourt en 1415 a été justifié par l'inter-discipline d'une cavalerie française avide de prouesses et incapable d'obéir aux ordres. L'armée anglaise des années 1340-1350 est beaucoup plus aguerrie et mieux discipliné que celle du roi de France, ce qui s'explique par la guerre mené contre l'Écosse.

Le commandement français sut refuser l'affrontement quand il considérait que les conditions étaient défavorables, cela avant même les grandes défaites des années 1340. Pour une bataille de Crécy, il y a 10 batailles évitées.

Les Anglais ont aussi connue de lourdes défaites pour avoir attaqué de manière inconsidérée, comme la bataille de Castillon, le 17 juillet 1453. Cette défaite fait perdre la Guyenne aux Anglais et marque la fin de la guerre de Cent Ans. Les Français n'ont pas le monopole des défaites cuisantes.

Qui sont les combattants de la guerre de Cent Ans ?

La guerre est avant tout l'affaire des nobles, où ils sont assez nombreux en France, de 40 000 à 50 000 fiefs dans le royaume. Au début de la guerre, on convoque tous les nobles du royaume, écuyers et chevaliers en bande très disparate, parfois mal armées et peu expérimentées. Sous Charles V, le nombre est réduit à moins de 4 000 hommes.

A cela s'ajoute des mercenaires recrutés à l'extérieur du royaume, comme les arbalétriers génois. Au 14e siècle, ni le roi de France, ni celui d'Angleterre n'ont les moyens de payer plus de quelques mois. Beaucoup se livrent aux brigandages lorsqu'ils ne sont pas rémunérés.

Après le traité de Brétigny en 1360, qui met fin aux affrontements provisoirement, les combattants se réunissent pour former « une grande compagnie » qui sillonne le royaume et contribue à dégrader sa situation économique et sociale.

Les armes ce sont-elles améliorées au cours de la guerre ? Avec quelles conséquences ?

Armes et nouvelles tactiques sont très vite adoptés par l'adversaire si elles lui semble utiles. Aucun des deux belligérants n'a donc bénéficier d'une avancée durable. Au 14e siècle, lorsque l'artillerie fait son apparition, elle ne bouleverse pas la conduite de la guerre. Sa principale conséquence est de réduire la valeur défensive des châteaux forts qui tombent en quelques jours.

Les efforts des belligérants se concentrent sur les villes, qui sont les seules en mesure de mettre leurs fortifications à niveau, et dont les habitants participent à la défense des murailles. La soumissions d'une grande ville entraîne la soumission des petites villes environnantes, ce qui explique que la reconquête de la France à la fin de la guerre est été si rapide.

Il faut à peine 1 an à la France pour reprendre la Normandie (1449-1450), et deux campagnes en quelques mois en 1451 et 1453 pour reprendre la Guyenne après plus d'un siècle de résistance acharnée.

La Normandie a été la région qui fut au cœur de la deuxième grande période de la guerre qui s'ouvre en 1415, avec une phase de conquête anglaise et s'achève en 1453 avec la reconquête par les français. Henri V avait tiré profit de la folie de Charles VI et la guerre civile entre Bourguignons et Armagnacs et s'emparer de Harfleur et en remportant quelques semaines plus tard la bataille d'Azincourt. Comme son armée a été frappé de dysenterie il n'a pas pu conquérir toute la Normandie avant 1419. Le Mont-Saint-Michel est un bastion qui restera fidèle au roi de France, bien que le reste de la Normandie va être sous influence anglaise durant 3 décennies. En 1449, Charles VII lance une offensive pour libérer le territoire, ce qui est chose fait en 1450 avec la victoire décisive à Fromigny. Cherbourg est la dernière place forte à se rendre et le Normandie est libéré.

Comment s'explique la hausse de la pression fiscale ?

La question de l'impôt est une nouveauté décisive. Jusqu'au milieu du 13e siècle, le roi s'est appuyé sur le service féodal gratuit permettant de mobiliser des chevaliers lorsqu'il en avait besoin. Les campagnes militaires étaient très courtes et sur un périmètre géographique réduit. Au 13e siècle, les revenus seigneuriaux baisses, et le souverain s'engage dans des campagnes militaires plus longues et plus éloignées.

Pour rémunérer ces chevaliers, il faut instaurer une fiscalité moderne qui va se renforcer durant la guerre. La victoire n'est pas à celui qui remporte le plus de bataille, mais à celui dispose d'une force armée opérationnelle en permanence.

En 1445, Charles VII, institue les compagnies d'ordonnances, naissance de la première armée permanente en France, financé aux moyens d'impôts. En faveur de la guerre, le roi de France est parvenu à confisquer le droit de ses sujets à consentir à l'impôt : une véritable révolution fiscale.

Comment cette révolution fiscale est perçue ?

Malgré l'opposition, le monopole fiscal du souverain finit par accepter pour motif que cela profite à tous. La noblesse ne paie pas d'impôt et bénéficie de ses retombées. Le roi paie des combattants qui sont pour la plupart des nobles et leur réserve de nombreux emplois dans l'administration et à la Cour royale, et verse aux nobles des pensions considérables.

A la fin du 15e siècle, quelques milliers de nobles accaparent à eux seuls une bonne moitié du budget de la monarchie. Les villes qui se rebellent sont contraintes par la force, qui se traduisent pas des répressions violentes. Est accordé aux villes des privilèges fiscaux et commerciaux, ainsi qu'une grande autonomie politique. En contrepartie, les autorités municipales doivent assurer l'ordre dans leurs murs.

C'est avant tout sur la paysannerie que repose l'impôt puisqu'elle n'est pas en mesure de d'opposer efficacement au pouvoir du roi, et accepte la fiscalité royale pour deux raisons : l'impôt reste mesuré et moins élevé que les redevances seigneuriales et la dîme. La seconde est que l'institution de l'armée permanente en 1445 met fin en quelques mois au fléau des bandes de guerriers itinérants, dont les campagnes sont les principales victimes.

Est-ce que le sentiment national a contribué à mobiliser les combattants au cours de la guerre ?

La guerre a renforcé le sentiment national. L'identité anglaise prend appui sur le sentiment d'appartenir à un peuple uni par la langue, un régime juridique unique, le common law etc. La France ce sont davantage « sujet du roi de France » que « français », jusqu'au 15e siècle. Le sentiment national nourri dans les deux camps l'engagement du combat. Lorsque la Normandie est sous domination anglaise (1417-1450) des actions sont menés par des brigands contre les Anglais.

Chapitre II : Crécy, Poitiers, Azincourt : mémorables défaites

Les deux premières défaites de la France sont infligés par Édouard III, petit-fils de Philippe IV, le Bel.

En juillet 1346, Édouard III débarque dans le Cotentin et marche sur Paris, mais le roi de France a beaucoup d'alliés et un nombre de soldats supérieur. Édouard III va vers le Nord pour s'allier aux Flamands mais reste inférieur à l'armée française qui est de 50 000 hommes contre 20 000.

Le 25 août 1346, à Crécy dans la Sommes, les anglais ont une position en surplomb sur le plateau de Ponthieu, ce qui offre un avantage stratégique sur l'armée française qui est en contrebas. De plus, un orage a rendu le terrain boueux et glissant.

Les troupes françaises sont exaltés et se lancent à l'attaque. Les Anglais ont des archers et une série de pieux où vont s'empaler les chevaux français. Philippe VI a mit des arbalétriers génois qui ont oubliés leurs boucliers dans leur bagages et ont le soleil dans les yeux lors de la bataille. Quand les arbalétriers fuient, Philippe VI croit en une trahison et ordonne de les massacrer.

Bilan : 11 princes morts côté français et 1 300 chevaliers. La chevalerie la plus glorieuse d'Europe a été anéantie. Philippe VI blessé au visage est contraint de quitter la bataille. Fort de sa victoire Édouard III peut marcher sur Calais.

Face au prince noir

En 1350, Philippe VI meurt et son fils, Jean II, le Bon règne dans un contexte particulièrement difficile : victoire anglaise et épidémie de Peste Noire. Le prince noir ravage Poitou, proche de ses terres en Guyenne. Jean le Bon décide de riposter. Le 19 septembre 1356, s'engage une bataille à 3 km de Poitiers. Encore une fois, le prince noir a une force de combat 4 fois moins supérieur que le roi de France, mais il choisit une position stratégique avantageuse.

Le combat pour la France est encore un désastre. Les anglais sont protégés par un ruisseau par une haie qui ne présente qu'une brèche pouvant laisser passer que 4 soldats. Les soldats français n'ont pas le temps de percer les lignes anglaises qu'ils sont tués par des arbalétriers et les archers français n'ont même pas le temps de tirer.

Chevaliers embourbés

La bataille de Poitiers se termine par la capture du roi de France, ce qui va remettre en cause la capacité de la noblesse à gouverner. Les États généraux menés par Étienne Marcel prennent le pouvoir à Paris et Charles de Navarre tente d'usurper le trône. Le situation du Royaume se dégrade et les campagnes font alliance avec Paris. Des bandes de mercenaires sans solde ravage le pays en toute impunité. Mais le dauphin, futur Charles V, reprend la situation en main avec le traité de Brétigny en 1360 ou Édouard III accepte de renoncer à la couronne de France en échange de Calais, d'une partie de la côte Picarde et de tout le Sud-Ouest du royaume. Le roi de France est libéré mais comme un otage qui devait rester en Angleterre s'est évadé. Jean le Bon se constitue prisonnier volontaire et meurt en détention à Londres en 1364.

La dernière défaite française et la plus retentissante est celle d'Azincourt, le 25 octobre 1415. Les Anglais sont moins nombreux, mais beaucoup plus organisés et disciplinés. Depuis 1380, la France est gouverné par un roi fou Charles V qui a comme femme à ses côtés Isabeau de Bavière qui est la reine la plus détesté de l'histoire de France, décrite comme déloyale et infidèle. L'Angleterre, a un souverain jeune et ambitieux, Henri V depuis 1413, qui a renouvelé son alliance avec la Bourgogne.

A l'été 1415, Henri débarque avec 12 000 hommes en Normandie. Il perd la moitié de ses soldats à Harfleur et marche jusqu'à sa ville de Calais où il est intercepté par Charles d'Albret. Encore une fois, le temps est pluvieux et avec le poids de leur armure l'armée française s'enfonce dans la boue et 5 000 chevaliers français meurt contre 400 chevaliers anglais. Charles d'Albret est mort et la noblesse française est décimé et a perdu toute crédibilité.

Chapitre III : Le temps de la grande misère

La guerre de Cent Ans se déroule dans un contexte socio- économique que l'on appel « le temps des crises ».De nombreux pays, dont la France voient réapparaître des crises frumentaires , Limoges en 1277, 1283-1284, puis Metz de 1294 à 1295 et Verdun en 1313. cela s'explique par les défrichements et les excès de pluviosités sur la production céréalière. Cela s'explique par les défrichements et les excès de pluviosités sur la production céréalière. A partir de 1300, il y a une baisse de la demande de grain et les prix s'effondrent. De nombreux chantiers urbains s'arrêtent faute de moyens financiers.

Des phénomènes météorologiques désastreux s'accentuent dans les mois qui précédent la Peste Noire qui sévit en France de 1347 à 1352. Certaines régions perdent 70 % de leur population comme la Normandie, la Navarre et l'île-de-France. En août 1348, il y a 110 morts et 302 en septembre à Givry. Aucun mariage n'a été contracté au cours de l'année 1348 à Givry, alors qu'en moyenne c'est 17 à 18 par an. Les villes sont particulièrement touchées dû à l'entassement des habitants et l'extrême insalubrité.

La guerre de Cent Ans vient davantage paupériser le peuple avec la pression fiscale. Pour libérer le roi Jean II le Bon, emprisonné après la défaite de Poitiers en 1356, l'État procède à des levées exceptionnelles d'impôts pour payer une rançon considérable. La gabelle du sel, le fourrage et aide pèsent de plus en plus sur la population.

La guerre se traduit aussi par des pillages et des dévastations opérées par les armées qui stationnent dans toute les régions du royaume. Les villages, les villes, les monastères, les domaines seigneuriaux, ont beaucoup souffert des exactions des commanderies, surtout à partir des années 1360 où de nombreux soldats démobilisés se regroupent de manière illégales dans les campagnes. Ces compagnies sont composées de routiers issus de la petite noblesse, qui continuent leur activité pour leur propre compte. Est estimé à 2 000 gens d'armes et 2 000 soldats ordinaires accompagnés par une foule de marginaux : prostituées, voleurs, et bandits de grands chemins qui refusent de retourner à leur vie médiocre d'avant guerre, et ayant gardé le goût de l'argent facile. Ils se livrent à des pillages, des viols et des meurtres.

Les paysans effrayés sont obligés, pour sauver leur vie, d'accepter des accords avec eux : les pâtis, en échange d'une protection, les paysans s'engagent à subvenir à leurs besoins, en espèce, nature ou travail.

Les chefs de ces organisations sont d'anciens capitaines de l'armée, tel Arnaud de Cervole surnommé « l'archiprêtre », qui dans les années 1360 crée « la Grande Compagnie » qui ravage la Provence et le Langueddoc. Le 24 janvier 1442, Charles VII octroi des lettres de rémissions à Jacques de Pons, à Maurice de Pluquallec, ainsi qu'à leurs partisans pour les pardonner de leurs crimes.

Les villageois fortifient les églises

Face à ces multiples exactions, les pouvoirs publics sont incapable d'assurer la sécurité des villages qui obligent ses populations à se défendre seules. Pour leur échapper, des habitants se cachent dans des zones inaccessibles : grottes, cavernes, carrières, îles, bateaux, au milieu de la rivière. Pour s'abriter ils fortifient aussi les églises. C'est le cas de Chitry, un petit village viticole qui obtient l'autorisation du comte d'Auxerre, la permission de fortifier leurs églises paroissiales, en août 1346.

La misère, la peur, le mécontentement et la défiance du peuple à l'égard des pouvoirs expliquent les révoltes urbaines, les jacqueries des années 1380-1430.

La grande jacquerie de 1358, avec le soulèvement des Tuchins excédés par la fiscalité royale et exaspéré par les exactions des campagnes en Auvergne et dans le Languedoc entre 1363 et 1384. Insurrections des Maillotins à Paris en 1380, rébellion de la Harelle à Rouen en 1382.

Révolte des cabochiens à Paris en 1413 et sédition en Normandie en 1435.

Ces « malheurs des temps » ce perçoivent par un changement parfois radical, avec le phénomène des villages désertés. En Normandie à Caux, autrefois riche en hommes, se retrouve presque inhabité.

Toute la France n'a pas souffert avec la même intensité des exactions des routiers, des famines et des conséquences épidémiques. Bien que ces malheurs des temps ont profondément marqué le royaume de France entre le 14e et 15e siècle.

Chapitre IV : Le moment Jeanne d'Arc

Le 8 mai 1429, Orléans est libéré par Jeanne d'Arc, ce qui a permit à Charles VII de se faire sacrer, mais ne lui a pas permis de recouvrer son royaume. Il faut saisir l'importance du moment Jeanne d'Arc.

En 1429, quand les Anglais lancent, pour la 2nd fois une offensive sur la Loire, la situation de Charles VII est compromise. Ses défaites successives l'on privé d'une grande partie de ses forces militaires et de plusieurs chefs de guerre. La Champagne et la Picardie sont tombés les unes après les autres. Son environnement immédiat est divisé entre factions rivales. Le connétable Richemont, qui peut pourtant mobiliser de nombreux Bretons, partisans de la France, est interdit de paraître à la Cour.

Le génie politique de Charles VII a été de croire en Jeanne, qui contribue à la victoire de Patay et réconcilie ceux qui étaient ennemis. Richemont est même invité à prendre part au conflit.

Un temps paroxystique

Pour les capitaines français, les semaines de victoires motivés par la présence de Jeanne d'Arc leur semblent être une « parenthèse enchantée ». En effet, leur cohésion se délite dès le retour du sacre de Jeanne outrepasse ses droits en reprenant le combat. Sa capture et son exécution ont marqué les esprits, le peuple s'était reconnu dans cette jeune femme d'origine paysane.

Le 17 juillet 1453, la bataille de Castillon met fin à la guerre de Cent Ans et ne 1456, un procès fait annuler la condamnation de Jeanne pour hérésie.

Chapitre V : Louis XI clôt les hostilités

Quand Louis XI monte sur le trône en 1461, la guerre de Cent Ans est presque terminé. Bien que les Français ont arrachés la victoire militaire depuis 1453, aucun traité n'a été signé. Le souverain va tirer habillement son épingle du jeu.

C'est dans un petit village de la Picardie près d'Amiens que se joue la fin de la guerre. En août 1475, au château de Picquiny, une entrevue entre Louis XI et Édouard IV permet au roi de France de faire preuve de son éclatante diplomatie légendaire.

Pour comprendre la ruse de Louis XI, il faut revenir sur son histoire. Quand il devient roi en 1461, il n'a cessez avant cela de comploter contre son père et a donné l'exemple de la rébellion. Il trouve même refuge auprès de Philippe le Bon, duc de Bourgogne qui va protéger le fils rebelle pour contrarier Charles VII. En 1456, le dauphin reçoit de la Bourgogne une pension importante de 48 000 livres et dispose d'une résidence au château de Grenappe près de Bruxelles. Quand Charles VII meurt, Louis XI devient l'obligé du duc de Bourgogne, allié aux Anglais.

La position du nouveau monarque est complexe : officiellement proche de Philippe le Bon mais dont-il se méfie car il est proche de l'Angleterre. D'ailleurs, Philippe le Bon mari son fils Charles le Téméraire à Marguerite d'York, sœur d'Édouard IV. Louis XI a également chassé les conseillers de son père, préférant la compagnie des hommes d'affaires, des officiers et des diplomates italiens. Louis XI doit donc au début de son règne se protéger de tous les côtés.

En 1463, il ordonne de mettre en défense Bordeaux ayant appris qu'une flotte anglaise approchait, mais qui est ensuite repartie. La défiance du roi est à son comble lorsqu'en 1465, après avoir proposé au roi d'Angleterre sa belle-sœur, Bonne de Savoie, il apprend que ce dernier préfère épouser Élisabeth Woodville qu'il épouse en cachette étant fou amoureux et dont le rang de cette femme est moins élevé que celui de son mari. La France voit se choix comme une insulte.

Mais Louis XI joue sur plusieurs tableaux, à la fois chef de guerre et souverain avisé qui se tient au courant de ce qui se passe dans les Cours européennes. Durant la guerre des deux Roses en 1455 entre Édouard IV pour la maison d'York et Henri VI pour la maison Lancastre, Louis va apporter un soutien financier à Marguerite d'Anjou, épouse d'Henri VI.

Louis XI est très soucieux, il veille à tout. Pour lui, il n'y a pas de petites choses. Il sait que pour éviter les ravages de l'armée, il faut les payer toute l'année et pas uniquement durant les campagnes militaire, et comprend que l'artillerie est une arme nouvelle.

Quand les grands du Royaumes vont l'attaquer en 145, lors de la Ligue du Bien public, encouragé par l'Angleterre. Louis XI va s'appuyer sur les villes de son royaume et les bourgeois vont lui apporter son aide en échange d'une baisse d'impôt. Louis parvient aussi à convaincre que le commerce prospère mieux en tant de paix et parvient ainsi, à se faire financer ses arbalétriers par la ville de Bordeaux.

Habille négociations

Quand Louis XI arrive au pouvoir, cela fait seulement 8 ans que son père Charles VII « le Victorieux » a réussi à bouter les anglais hors de France grâce à sa victoire de Castillon le 17 juillet 1453, par conséquent, Louis XI a conscience que la situation est encore fragile. Il se méfie de ses vassaux, comme de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne qui succède à son père en 1467 et d'Édouard IV qui se débarrasse de son rival Henri VI en 1471.

Pour des raisons économiques, l'entente entre Bourguignons et Anglais ne demande qu'à se renouer : pour l'Angleterre, il est vitale de vendre sa laine sur le marché flamand. La Flandres et Brabant sont spécialisés dans la draperie et son des possessions du duc de Bourgogne. Ces villes sont prêtes à payer le prix pour fabriquer des draps de grand luxe. Leur alliance militaire repose sur des bases marchandes.

En 1474, Charles le Téméraire veut obliger la France à se battre sur deux fronts. Il demande à l'Angleterre de débarquer sur le littoral afin de prendre Louis XI en étau, et Édouard IV promet à son allié de l'aider et débarque à Calais en 1475. Plus tôt, Louis XI a reconquit la région du Roussillon avec la prise de Perpignan, puis vient vers le Nord pour détacher l'Angleterre de son allié Bourguignon. Le traité de Picquiny signé entre la France et l'Angleterre le 29 août 1475, octroi au roi d'Angleterre 75 000 écus d'or, ainsi qu'une pension annuelle de 50 000 écus pour qu'Édouard IV rentre en Angleterre. Édouard IV accepte, car pour lui il s'agit d'un tribut et pour Louis XI, il s'agit de l'achat d'un vassal.

Chacun sauve la face et les Anglais repartent pour la dernière fois. Charles le Téméraire se retrouve seul et meurt deux ans plus tard à la bataille de Nancy. Officiellement, le roi d'Angleterre continu de porter le titre de roi de France jusqu'en 1801, mais aucun roi Anglais ne va réclamer la couronne de France à l'avenir.

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