Corée du Nord : 9 ans pour fuir l'enfer

Décembre 1997 : la mort à 11 ans
Témoignage poignant de Eunsun Kim, une jeune fille de 11 ans, née le 15 août 1986 (jour de la célébration marquant la fin de l'occupation japonaise), dans la ville d'Eundeok située dans la province du Hamgyong nord (région industrielle minière et montagneuse) dans le pays de Corée du Nord. Elle subit de plein fouet la famine au milieu de la décennie 90. Son périple commence en décembre 1997. Son père était mort le mois dernier. Les campagnes étaient désertes et les marchés vides. Sa mère (son nom n'est jamais mentionné dans l'ouvrage), et sa grande sœur Keumsun décidèrent de partir dans la ville voisine de Rajin-Sonbong, dans l'espoir de pouvoir acheter de la nourriture avec l'argent qu'ils avaient pu récolter après avoir vendu tous les biens de la maison y compris les vêtements à l'exception des portraits des deux dirigeants de la Corée car les vendre est interdit et conduit à la peine de mort en cas d'inspection. Mais cela faisait six jours que la jeune fille était seule, livrée à elle-même dans un appartement vide et délabré sans électricité, ni chauffage, contrainte de dormir sur le ciment glacé. Tiraillée et affaiblie par la faim elle sentait ses forces l'abandonner et pensait qu'elle allait mourir et que sa mère l'avait abandonnée. Alors elle décide de rédiger son testament (disposant de papier et d'un crayon que la famille n'avait pas réussi à vendre) pour laisser une trace à sa mère de ce qu'elle avait vécu durant son absence, au cas où sa mère reviendrait. Son goût de l'écriture lui venait de son père et sa robustesse de sa mère. Ce qui a permis à Eunsun de survivre.
1. Écrire pour témoigner
Avant l'année 1997, Eunsun Kim avait été une fille plutôt heureuse qui ne manquait de rien. Jamais elle et ses parents n'auraient imaginés mourir de faim un jour étant donné qu'ils faisaient partie des privilégiés du Parti. Elle se souvient de ses balades en montagne où elle ramassait du bois et cueillait des champignons, aimait se baigner dans la rivière, manger des nouilles au marché avec son père avant d'être touché par la famine. Mais c'est aussi une région difficile où les gardes frontières se servent de leur autorité pour voler les gens pauvres. S'ils croisent un homme qui fume une cigarette, ils lui volent son paquet. Au début des années 90, son père était bien placé en tant qu'ouvrier d'une usine d'armement. Les parents de son père venaient d'une famille de privilégiés ayant des relations avec les membres de l'armée, et le Parti des travailleurs qui contrôlent le pays. Il recevait régulièrement des tickets de cinéma, où il emmenait sa fille à chaque fois. En Corée du Nord la propagande est présente à chaque coin de rue, tout autant que les panneaux publicitaires des grandes villes de pays développés. Lors du visionnage de ces films, les héros sont des Nord-coréens qui défendent le pays contre leurs ennemis : japonais et américains. A l'école aussi est présent la propagande puisque l'éthique communiste est avec la langue coréenne et les mathématiques, les matières les plus importantes. Cette propagande s'accompagne aussi d'exécution publique où chaque enfant d'école primaire sont contraint d'y assister. A 9 ans, Eunsuna assisté à l'exécution de criminels nord-coréens. L'un d'eux avait tenté de voler des lettres en bronze d'une enseigne pour gagner un peu l'argent. D'autres avaient volé de la nourriture. À cela s'ajoute le port du foulard marquant son appartenance au syndicat des enfants, marche militaire, levé de drapeau et chants à la gloire du général Kim Jong-il. Après la lecture et l'étude basé sur la lecture des récits de vie des dirigeants Kim il-Sung et Kim Jong-Il vient le travail des champs et les autocritiques accompagnées aussi de critiques envers les autres élèves sur leur travail. Dans les écoles primaires aussi il y a de la corruption au plus jeune âge. Les élèves choyés par les professeurs sont ceux dont les parents peuvent soudoyer les professeurs. En contrepartie, le professeur donne une promotion à l'élève qui est mieux noté dans la hiérarchie et qui varie plus en fonction des cadeaux que des résultats scolaires. Chaque niveau des élèves est représenté par des étoiles allant de une à trois.
2 Au royaume des Kim
En juillet 1994, un imnban, chef de secteur d'un village, vient leur donner l'ordre de regarder leur télévision ce soir (puisqu'elle annonce la mort de Kim Il-sung). Ses parents étaient effondrés car ils aimaient vraiment le président. Certains sont vraiment morts de stupeur et un collègue de sa mère a eu une attaque cardiaque en apprenant cette tragédie. A l'école comme il était mort durant un jour de pluie à cause des moussons, les professeurs ont expliqué que s'il pleuvait c'est parce que le ciel pleurait aussi la mort du dirigeant. C'est à cette même année que la famine va progressivement se déclencher. En 1995, il n'était plus possible pour la famille de Eunsun de manger du riz tous les jours qui est la base de l'alimentation réservé à l'élite en Corée du Nord.
3 Nous allons tous mourir
Alors qu'elle avait écrit son testament dans lequel elle avait été dure avec sa mère l'accusant de l'avoir abandonnée. Mais 4h plus tard sa mère et sa sœur rentre à la maison sans avoir réussi à trouver de la nourriture. Mais Eunsun était heureuse de retrouver sa famille, s'ils devaient mourir de faim au moins se seraient en famille. D'après les ONG 500 000 à 1 millions de personnes seraient morte de la grande famine. Cela a été provoqué en 1991 à la chute de l'Union soviétique qui a cessé de fournir le Nord en électricité provoquant le gèle d'activité dans les usines. Les champs ne disposaient plus d'engrais, ce qui a réduit les rendements agricoles et les inondations de l'année 1994 réduire le nombre des rendements. Les magasins ne pouvaient plus être approvisionnés et les marchés noirs ce sont développés provoquant l'explosion du prix des denrées alimentaires. La plupart des membres du Parti qui avaient le sens des affaires ont pu faire du troc, mais la famille de Eunsun n'avait pas cette qualité et ses grands-parents et son père son mort de la faim. La mère de Eunsun allait voler de la nourriture dans les champs la nuit pour échapper à la vigilance des gardes, mais ne supportant plus cette situation elle prit une autre décision plus radicale.
4. Fuir
Le lendemain de son retour, Eunsun remarque que sa mère n'est plus aussi abattue et qu'elle a un regard déterminé. Elle décide de décrocher les cadres photos des deux dirigeants qu'elle décide de décrocher du mur, de briser les verres des cadres et de brûler les photos. Cet acte est perçu comme un acte de haute trahison et peut conduire à la peine de mort. Ces photos sont comme des objets sacrés symbolisant la religion totalitaire du pays. Chaque coréen pense depuis l'enfance que les portraits sont censés protéger les habitants. Comment encore y croire lorsque pratiquement toute votre famille est tuée à cause de l'incapacité de ces dirigeants dont le rôle est de veiller sur son peuple ? Puis sa mère décide de vendre les fagots (contour en bois du cadre) et avec l'argent récolté elle peut acheter de la nourriture pour ses enfants. Toutefois, cette nourriture n'est pas assez conséquente et sa mère tombe malade. Alors la sœur de Eunsun est envoyée chez leur tante à Chongji et Eunsun est envoyé chez des amis. C'est en février 1998, après s'être rétablie que sa mère décide de s'enfuir avec ses filles pour la Chine, une fuite qui va durer 9 ans, avant de pouvoir atteindre la Corée du Sud. Les événements ne se sont pas bien déroulé pour eux. Leur fuite fut un échec à cause de la température glaciale de la rivière Tumen et le fait qu'à mi-chemin ce n'était plus possible d'avoir pied et qu'aucune d'elle ne sache nager. Elles sont contraintes de renoncer à ce projet, jusqu'à l'arrivée de l'hiver prochain puisque le froid glacial gèle le lac ce qui permet de traverser le lac à pied et non plus en étant contraint de le traverser à la nage.
5. La honte
En se rendant au poste frontière la mère de Eunsun explique au responsable qu'elle avait emporté une hache (servant d'alibi) et du bois dans l'espoir de pouvoir le revendre pour gagner un peu d'argent avec l'espoir de pouvoir acheter un peu de nourriture. Le garde ne l'a pas cru mais sans doute comprenait il son désarroi, peut-être pouvait-il se permettre de laisser la laisser partir avec ses filles car elle devait les nourrir et leur famille était respectable. Il leur avait également donné des galettes de maïs et du lait en poudre. Eunsun précise qu'elle est reconnaissante envers ce garde et d'autres personnes car tout au long de leur périple elle a rencontré à plusieurs reprises des personnes généreuses capables de faire preuve de pitié. La mère d'Eunsun décide ensuite de partir dans la grande ville de Rajin-Sonbong pensant réussir à trouver des vivres grâce aux ressource halieutique du port. En vendant la hache que leur mère avait emprunté au voisin, cela leur a permis de récupérer les carcasses de crabes mais elles n'avaient plus de domicile fixe où passer la nuit. Alors elles décidèrent de se rendre à Chojin pour demander de gîte à leur famille. N'ayant pas d'argent pour payer les tickets de train le voyage, qui a duré deux jours a dû se faire dans la clandestinité. Malheureusement, arrivée chez sa tante (la sœur de sa mère), elles furent chassées au bout de deux jours car bien que sa tante ait voulu les aider son mari n'était pas d'accord puisque la crise avait sonné le glas du « chacun pour soi », bien que sa mère a toujours aidé sa sœur en lui envoyant régulièrement de la nourriture avant l'arrivée de la famine. Dans les rues de Rajin des enfants qui pensaient que Eunsun était orpheline l'on traité de « Kogebi » ce qui signifie « enfant-voyou » ou « enfant des rues » qui est le nom péjoratif donné aux orphelins qui ont perdu leurs parents durant la famine et ont été contraint de survivre seule dans la rue dans l'indifférence totale. (Note : Ils ont un nom plus élogieux qui est « les hirondelles » utilisé dans le livre intitulé : Je regrette d'être né là bas ». Ils sont même méprisés car pour survivre ils n'ont d'autres choix que de s'organiser en bande pour chaparder de la nourriture pour survivre. Eunsun avait honte et se sentait blessé elle devait reconnaître qu'elle vivait dans la rue et que par conséquent, elle était devenue une Kogebi. Chaque nuit il fallait trouver un nouvel abri ou dormir : cages d'escaliers, l'auvent des marchés, les ponts. Quand les températures étaient clémentes elles pouvaient dormir dans une forêt à la belle étoile. Elles étaient aussi envahies par les poux et le manque d'hygiène. Leur activité de subsistance était la coupe du bois, mais n'ayant pas d'outils elles devaient arracher les branches des arbres à mains nus, ce qui était pénible et le résultat obtenu était dérisoire. Une fois revendu sur le marché elles récoltèrent 10 à 15 wons. Pour les vendre, la mère de Eunsun l'avait placé à l'avant. Son aspect miséreux et sa silhouette frêle, pouvait toucher la corde sensible des acheteurs afin d'éviter qu'ils ne cherchent à trop négocier le prix face à une petite fille si démunie. Un jour Eunsun, âgée de 12 ans, épuisée, avec des douleurs dans les épaules et tiraillé par la faim n'avait pas la force de descendre de la montagne chargée de bois comme un mulet pour se rendre sur le marché. Sa mère excédée par son attitude décide de la laisser sur place et la nuit tombé elle due rester dormir seule dans la forêt. Elle finit par regretter sa décision et prise de peur elle a eu beaucoup de mal à s'endormir. Le lendemain, elle se réveille seule mais après quelques minutes, elle voit sa sœur et sa mère apparaître et elles avaient apportés des tteoks, des gâteaux de riz. C'était la mère de Eunsun qui choisissait les tâches a effectuer en fonction de la météo. Après une tempête elles ont été sur la plage ramasser des algues et récupérer le poisson abandonné dans l'entrepôt par les pêcheurs. Sa mère pu faire une soupe qu'elles ont ensuite vendu sur le marché. Par chance, un jour en passant devant un entrepôt Eunsun a senti une odeur de pomme et elle découvre une caisse entière qui avait été abandonnée par les marchands chinois, ce qui fut le signe d'une superbe journée. Leur mode de vie pour tenter de trouver des stratagèmes pour survivre était épuisant. En parlant avec un kogebi elle apprend qu'il est possible de voler des choux et de les revendre au marché pour environ 500 wons, une fortune en comparaison des 10-15 wons habituels. Alors avec sa mère et sa sœur Eunsun se mettent à voler de la nourriture dans les champs : des choux, des pommes de terre, du maïs et des légumes. Lorsqu'elles étaient prises en flagrant délit par un fermier c'est sa mère qui était battue en punition malgré ses supplications. Toutefois, Eunsun et sa sœur étant trop jeune et trop fragile elles subissaient juste des réprimandes verbales. Jamais elles ne furent dénoncées à la police. Lorsque l'hiver est arrivé Eunsun, sa sœur et leur mère ont décidé de tenter de fuir une nouvelle fois par le Tumen.
6. L'exil
Sur une colline qui surplombe la rivière Tumen Eunsun rencontre un homme accompagné de sa très jeune fille. Eux aussi cherchent à se rendre en Chine. La mère de Eunsun et cet homme discutent et elles apprennent par l'homme que 5h du matin est l'heure la plus propice pour effectuer la traversée, afin d'éviter de se faire surprendre par les gardes-frontières. Ils ont traversé tous les cinq en file indienne en laissant entre eux quelques mètres afin de mieux répartir le poids sur la glace pour éviter qu'elle ne cède ce qui annoncerait la fin du voyage. Ils peuvent également ce faire tirer dessus si les gardes les surprennent. Eunsun était la dernière de la file et avait peur de ne pas réussir à rejoindre la Chine et de se retrouver seule piégé en Corée du Nord, de plus elle avançait à pas de tortue car la glace la fait trébucher plusieurs fois. Une fois la traversée accomplie ils n'eurent pas le temps de se reposer et ont dû parcourir plusieurs kilomètres dans un champs de maïs pour ne pas se faire repérer par la police chinoise qui les reconduiraient à bord d'un convoi en direction de la Corée du Nord. Une fois arrivé dans un village de Chine ils restèrent tous les cinq mais ce sont enfui après qu'un chinois est essayé de leur parler, par peur d'être dénoncé. Mais désespérée la mère de Eunsun frappe à la porte d'une maison d'un village frontalier voisin et comme il y a beaucoup de chinois d'origine coréenne (chosunjoks), elle la chance de tomber sur une de ces personnes afin de lui quémander de la nourriture qui leur offre le gîte et le couvert pour la nuit. Note : les chosunjoks sont parfaitement au courant de la situation des nord-coréens à cette époque et savent communiquer dans les deux langues. Beaucoup sont des pasteurs chrétiens et ont également de la famille en Corée du Nord, ce qui explique leur compassion. Bien que certains peuvent paraître mal intentionnés). Mais la vie n'est pas meilleure pour elles que lorsqu'elles étaient en Corée du Nord, car dans ce pays elles sont des clandestins qui risque d'être arrêté en renvoyer en Corée du Nord puis détenu dans un camp de détention (appelé camps de rééducation). Comme il y a beaucoup de chosunjoks, elles sont encore une fois aidées (du moins en apparence) plus tard à Hunchun par une autre femme qui les invitent chez elle et «se lie d'amitié » avec la mère et lui propose d'assurer son avenir en lui permettant de pouvoir obtenir un bukou, un permis de résidence chinois qui pourrait leur permettre de travailler, aller à l'école et de ne plus être des clandestins, ce qui leur éviteraient de devoir retourner en Corée du Nord. En réalité, cette femme essaye de les vendre à un homme chinois et après l'accord de la mère d'Eunsun, qui accepte d'épouser un homme chinois sans savoir qu'elles étaient le produits d'une transaction commerciale, elles sont toutes les trois vendus pour 2 000 yuans (280 €) après 3 jours de négociation entre l'entremetteuse et le futur mari. (Note : La Chine manque de femme à cause de la politique de l'enfant unique et beaucoup d'hommes dans les campagnes ne trouvent pas de femmes alors ils achètent des femmes venant d'autres pays d'Asie.
7. Vendues
(Note : Bien souvent les mariages de ce genre se terminent mal, le mariage n'est pas déclaré car non reconnu par le gouvernement chinois, par conséquent la mariée est toujours considérée comme clandestine et elles subissent des agressions sexuelles et parfois du chantage de leur « mari », ou de la famille de ce dernier qui menaces de les dénoncer. Elles sont aussi obligées de travailler à la ferme avec des conditions proche de l'exploitation. A l'exception que pour Eunsun toutes les personnes du village étaient au courant que sa famille était des clandestins mais les villageois ont accepté de mentir et de les cacher pour les protéger). Eunsun raconte que régulièrement ce « nouveau papa » essayait de violer leur mère en lui disant qu'il voulait un enfant et qu'il l'avait acheté et que par conséquent elle était à lui. Elle se débattait et disait qu'elle ne pouvait plus tomber enceinte. Après plusieurs mois de vie commune dans la province de Jilin, dans une ferme misérable de la campagne profonde. C'était un tel taudis que leur appartement en Corée du Nord était plus beau et leur niveau de vie et même la nourriture qu'elles mangeaient étaient à peine mieux que leur vie en Corée du Nord. De plus les parents du mari chinois voyaient Eunsun et sa sœur comme n'étant pas les bienvenues car elles étaient des bouches de plus à nourrir. Mais elles ont pu apprendre des rudiments de la langues chinoises, qui servaient bien souvent à des disputes. Seul le neveu et la nièce de leur « nouveau père » étaient gentils avec eux et ils étaient leurs camarades de jeux. Eunsun s'était aussi fait beaucoup d'amis parmi les enfants du village. Mais frustré de ne pas avoir d'enfant, l'homme qui les a achetés humiliait Eunsun en disant de ne pas jouer avec elle car sa mère s'était mal comportée. Une véritable hypocrisie venant d'un homme qui achète des êtres humains et les traitent en esclaves. La situation s'est détériorée au point que cet homme devenait de plus en plus violent, au départ verbalement et ensuite physiquement et il frappait Eunsun, sa mère et sa sœur. Après un an de vie commune de plus en plus insupportable, la mère de Eunsun décide de s'enfuir avec ses filles, mais ne sachant quoi faire ni ou aller sa mère décide de les faire rebrousser chemin. A ce moment-là elles avaient perdu la confiance de cette famille chinoise détestable qui les martyrisaient de plus belle. Le pire, c'est que la mère de Eunsun était enceinte de son geôlier.
8. Mon petit-frère
Le demi-frère d'Eunsun, nommé Tchang Tsian est né en janvier 2001. Momentanément la famille du fermier chinois devient plus clémente avec la famille. Ensun ayant 13 ans, elle est trop frêle pour travailler dans les champs, alors c'est elle qui s'occupe de l'enfant. Bien qu'elle ne l'aime pas au départ, elle se prend rapidement d'affection pour lui, bien qu'elle déteste le père de son nouveau demi-frère. Pourtant, l'accalmie familiale a été de courte durée et le fermier à continuer à les malmener. S'il voulait un enfant c'était parce qu'il avait besoin d'un héritier afin de récupérer l'héritage de son père qui comprenait la ferme. Mais son frère aîné qui était partie vivre à la ville, décide de revenir s'installer à la campagne afin de convaincre son père de lui laisser la ferme. Alors le «beau-père » d'Eunsun délaisse également son fils lorsqu'il sait qu'il ne pourra pas avoir l'héritage. Eunsun est horrifié de voir que seul les intérêts personnels et matériels animent cette famille et qu'il n'y a ni amour ni compassion. A la fin de l'hiver 2002, Eunsun à 14 ans et a amélioré son niveau de la langue chinoise. Mais une nuit, un policier en civil débarque chez eux et les embarque Ensun, sa sœur et sa mère. Le mari de sa mère ne fait rien pour les aider, et garde le jeune Tchang Tsian en précisant aux policiers qu'il était son fils. Le 31 mars 2002, elles sont jetées dans un fourgon avec d'autres femmes coréennes, l'une d'elle est frappé après avoir tenté de soudoyer un policier avec de l'argent. Elles sont reconduites à la frontière nord-coréenne.
9. Retour en enfer
Une fois de retour en Corée, elles subissent un interrogatoire, sont insultées et humiliées et envoyé dans un camp de travaux forcés à Chongjin afin de travailler pour l'État. Cette forme d'esclavage et de punition est appelé « La rééducation socialiste par le travail ». Puis, elles doivent ensuite être envoyé à la prison du district d'Eundeok, mais par manque de nourriture la mère de Eunsun parvient à négocier sa libération et celle de ses filles. Un coup de pouce du destin et signe que la chance ne les a pas totalement abandonnées.
10. En cavale
Elles réussissent à retourner en Chine et partent en direction de la ferme du pseudo-mari de leur mère. Sa grande sœur, Keumsun étaient contre cette idée. Leur mère hésitante. Mais Eunsun a tranché et à décidé d'y retourner sans hésitation. Elle ne voulait pas laisser leur petit frère à cette famille sans cœur, et elle faisait des cauchemars sur ses conditions en Chine. De plus il lui manque beaucoup. Mais une nouvelles fois, elles sont arrêtées et reconduites à la frontière. Le garde qui les avait déjà débusqué la même année mais qui avait décidé de les laissés partir par pitié car elles étaient trop misérables et s'étaient misent à pleurer, décide une nouvelle fois de les laisser partir en leur donnant à chacune un bonbon. Entre 1998 et 2002, le nombre de candidats à l'exil a tellement augmenté que les autorités qui arrêtent les fuyards ne savent plus quoi faire d'eux et la plupart sont relâchés. A 23h, elles réussissent à passer la rivière du Tumen. Mais une fois en Chine l'atmosphère a changé. Autrefois, les villages qui se montraient bienveillants avec les réfugiés étaient désormais méfiants car beaucoup de transfuges nord-coréens se sont mis à voler dans les fermes pour assurer leur subsistance. Une fois de retour à la ferme le neveu et la nièce du fermier sont sincèrement heureux de les revoir car ils avaient une véritable affection. Le mari chinois de la mère de Eunsun était lui aussi très heureux de les revoir et paie la course au chauffeur de taxi sans problème. Mais Eunsun ne se préoccupe pas de lui, ce qu'il l'intéresse c'est de revoir son frère. En le voyant, elle est submergé par l'émotion et très heureuse de constater qu'il était heureux et en bonne santé, ce qui dissipe sa crainte née de ses cauchemars. Les autres habitants du village sont heureux de les retrouver et comme Keumsun, la sœur de Eunsun à 18 ans, certains lui propose des rendez-vous arrangés pour la convaincre de se marier mais elle refuse. Finalement, Keumsun décide de partir travailler en ville afin de gagner un peu d'argent et d'en envoyer une partie à sa mère et sa sœur resté à la ferme. Pendant, six mois Eunsun travaille à la ferme, s'occupe de son petit-frère et pars en forêt récolté des champignons et des racines qu'elle vend dans une pharmacopée chinoise pour se faire un peu d'argent. A l'hiver 2002, Eunsun à 16 ans et Keumsun lui propose de venir travailler en ville, elle lui a trouvé un travail dans une boulangerie. Elle accepte mais le travail est éreintant et elle ne dort que 5h par jours. De plus pour la première fois de sa vie elle a pris 50 kilos et est maintenant un peu bouffie, mais au moins elle mangeait à sa faim. Comme sa maîtrise du chinois était très bon aucun de ses collègues ne la soupçonnait d'être une réfugiée. Mais à l'été 2003, elle reçoit un appel téléphonique de sa mère qui lui annonce s'être enfuie dans un village voisin, car son mari et sa famille sont de nouveau de plus en plus tyrannique avec elle. Ils l'accusent de vouloir s'enfuir avec l'enfant, de plus les contrôle de police ce sont multipliés ses derniers mois. Sa mère travaille alors dans une autre ferme, elle n'est pas payée mais reçoit le gîte et le couvert et elle est beaucoup mieux traité. Mais quelques semaines plus tard, le beau-père de Eunsun débarque à sa boulangerie pour lui parler elle refuse mais elle s'est qu'il ne va pas arrêter de la harceler, alors elle décide de partir. Après concertation, sachant que le fermier ne les laisserait pas tranquille, elles décident toutes les trois de partir dans la ville de Dalian, offrant de meilleure perspective d'emploi et moins de risque d'être attrapé par les autorités. En 2004, Ensun enchaîne les petits boulots : distribution de prospectus, ménage, cuisine. Sa sœur Keumsun est serveuse dans un restaurant coréen et leur mère travail chez une famille de personnes âgés pour les tâches quotidiennes. Elles retrouvent un sentiment de sécurité et son à présent optimiste pour l'avenir. Keumsun s'installe ensuite à Shanghai pour y travailler mais Eunsun et sa mère n'ont pas voulu s'éloigner de Tchang Tsian. D'ailleurs pour le Nouvel An, elles envisagent toutes les deux de lui faire une visite surprise à la ferme et de le gâter de cadeaux. Mais cela allait être pour elles une grosse erreur. Bien que n'ayant pas de bon rapport avec leur famille de la ferme de Jilin il y a en Corée un terme appelé « tcheong », un lien aux sentiments partagés entre haine et amour qui s'établit entre les personnes et qui ne pourra jamais être rompu malgré les disputes. C'est surtout la naissance de l'enfant qui unit ces deux familles à jamais. Le fermier et surpris et partagé entre colère et soulagement mais il ne les chasse pas. Cependant, le frère aîné du fermier, un délinquant cherche à leur soutirer de l'argent et du chantage si elles veulent voir Tchang Tsian, elles ne cèdent pas au chantage et prennent la fuite. Ce fut le pire Nouvel An de leur vie. Elles ne le savent pas encore mais ce fut leur dernière visite à la ferme.
11. Rêve de Corée du Sud...
Pour le Nouvel An Ensun et sa mère sont seules et désemparées. Eunsun développe pour la première fois une haine envers son « beau-père » (autrefois c'était plus de la pitié) car son attitude l'a contraint à laisser son petit-frère derrière elle, ce qu'elle ne peut pas lui pardonner. Le lendemain elles reprennent le bus pour la ville de Dalian, mais ne pouvant plus supporter cette ville Eunsun téléphone à sa sœur une semaine plus tard, afin de lui annoncer qu'elle la rejoindre à Shanghai. Sa sœur travaillait désormais comme vendeuse en supermarché. Dans cette grande ville que Eunsun décrit comme immense, salle aux rues étroites, il est facile, grâce aux nombreuses publicités, de se procurer de faux papiers d'identités pour 100 yuans (moins de 10 €). Grâce à ses faux papiers d'identités elle décroche un travail de serveuse dans un restaurant sud-coréen. Mais quatre mois plus tard, elles reçoivent un appel de leur mère qui leur dit qu'elle souhaite les rejoindre. La mère de Eunsun se procure de faux papiers et un travail de bonne pour des hommes d'affaires sud-coréens. Les trois femmes peuvent toutes les trois emménager ensemble dans une chambre. Pour Eunsun travailler dans ce restaurant sud-coréen est le premier contact qui l'aide à se familiariser avec « ses frères ennemis », comme ils sont décrits au nord. Leurs accents sont différents mais ils peuvent se comprendre et Eunsun découvre à travers les échanges un pays qu'elle ne connaissait pas autrement que par la propagande nord-coréenne qui traite les sud-coréens de « valet des impérialistes américains ». Leur situation matérielle s'améliore avec un meilleur salaire, de meilleures conditions de travail et une relation plus humaine. Grâce à ce rapprochement avec des sud-coréens et une meilleure connaissance du pays, cela rompt avec la mauvaise publicité qu'en a fait le gouvernement de Pyongyang. Eunsun envisage alors de partir vivre en Corée du Sud en apprenant que le gouvernement offre la nationalité aux échappés de Corée du Nord. En 2006, Eunsun contact un passeur qui peut les aider à se rendre en Corée du Sud moyennant 2 000 € par personne. (Sans garantie de résultat, avec le risque de tout perdre et de se retrouver renvoyer en Corée du Nord. Sa sœur Keumsun qui ne veut pas prendre le risque de perdre son confort durement gagné, décide de rester en Chine, de plus elle a un petit-ami chinois qui ironiquement est militaire. Eumsun et sa mère décident de prendre le risque de partir et fuir ces neuf ans de cavale.
12. La traversée du désert
C'est par la ville chinoise de Erenhot que Eunsun et sa mère rejoignent, la peur au ventre, le passeur et le reste du groupe afin de se rendre dans la capitale de Oulan-Bator en Mongolie. Deux passeurs, des chosunjoks les entraînent dans une voiture et plutôt que de les rassurer, ils leurs demandent leur argent. Pensant à un piège elles fuirent de la voiture. Mais les deux hommes tentent d'appeler Eunsun sur son téléphone et après de longues négociations elles acceptent de retenter l'expérience. Les deux hommes les ramènent dans ce qui ressemble à un repère de brigands mais deux nord-coréennes sont présentent grâce à un pasteur coréen qui a accepté de payer la traverser pour ces femmes (Note : En générale elles sont tenues de rembourser l'argent une fois arrivée en Corée du Sud, soit par des subventions que donne l'État pour leur permettre de s'intégrer à la société sud-coréenne ou après s'être intégré et avoir trouvé un travail). Voir ces deux femmes rassure Eunsun et sa mère qui acceptent de payer les passeurs sans être totalement rassuré et ceux durant tout le long du voyage effectué avec eux car trop préoccupé par l'appât du gain. Le lendemain à 10h du soir, c'est partie pour la grande traversée. Après 5h de taxi sur une route de plus en plus abrupte et désertique, sans toutefois n'avoir croisé aucune voiture de patrouille, les passeurs leurs explique qu'elles vont devoir escalader un grillage de trois mètres de haut qui est celui de la frontière chinoise, surveiller de façon intermittente par des patrouilles, puis traverser une zone où elles devront courir le plus vite possible, pour ne pas être arrêté et franchir une seconde barrière qui marque le territoire Mongole. Si elles réussissent, elles n'ont plus qu'à se rendre à l'armée mongoles qui les transféreront à l'ambassade de Corée du sud d'Oulan-Bator. Après avoir réussi à pénétrer en Mongolie, elles se sont retrouvées dans le désert de Gobi (le plus aride du monde). Mais par chance, elles ne meurent pas dans le désert aride. Des cavaliers Mongoles les repèrent, les fouilles pour tenter de leur prendre leur argent, mais elles n'ont plus d'argent. Un des cavaliers les menacent de les reconduire à la frontière chinoise. Une des coréennes du groupe leur donne en contre partie des produits de beauté qu'elle avait emporté avec elle, et les cavaliers les emmènent dans leur baraquement. Après avoir patienté toute l'après-midi un camion militaire arrive dans la soirée et elles sont emmenés dans le sous-sol d'un bâtiment militaire avec dix-huit autres coréens de tout âge. Pendant deux semaines tous ces réfugiés restent enfermés avec pour seule nourriture une soupe infecte au lait fermenté, avant d'être transporté dans un fourgon qui les amènent des steppes jusqu'à Oulan-Bator dans une énorme base militaire avec soixante-dix autres coréens qui attendent leur précieux sésame de pouvoir partir en Corée du Sud. (Note : certains arrivent en mauvais état et meurt de maladie si près du but). Cette attente semble sans fin, mais la nourriture est meilleure puisqu'elles reçoivent du riz et du kimchi puisque cette cantine est approvisionnée par l'ambassade de Corée du Sud. Après trois jours, Eunsun et sa mère doivent répondre à un très long interrogatoire, avec des questions de plus en plus pointues, afin de déceler les possibles espions de Corée du Nord. (Note : Il y aussi des chosunjoks qui se font passer pour des réfugiés nord-coréens pour avoir un visa leur permettant de s'installer en Corée du Sud. Après un mois interrogatoire, elles sont envoyées dans un camp avec des lotissements plus confortables avec quatre personnes par chambres. Chaque semaine un véhicule venait récupérer un groupe de réfugiés par ordre d'arrivée dans le camp. Après quatre mois d'attente depuis leur arrivée en Mongolie, Eunsun et sa mère ont pu être transporté à l'aéroport Gengis-Khan, mais à leur arrivée elles ont dû attendre encore deux semaines enfermées dans un gymnase sans explications. Puis elles reçurent un passeport vert et ont été mis dans un avion, avec un trajet de 3h en direction d'Incheon. Enfin ! Ce fut un soulagement car durant les quatre mois passés en Mongolie elles craignaient à chaque instant d'être renvoyé en Corée du Nord car cette ambassade est aussi présente à Oulan-Bator.
13. L'ultime épreuve
A leur arrivée Eunsun, sa mère et d'autre réfugiés sont emmené dans un bâtiment où est contrôlé leurs identités, ils sont fouillés, interrogés, et reçoivent des vêtements et un nécessaire de toilette et une chambre confortable pouvant accueillir cinq personnes. Les réfugiés y restent six jours avant un oral qui déterminera leur statut définitif. Là encore les interrogatoires sont interminables et composés de divers spécialistes dont les services de renseignements intelligents (NIS), avec aucun contact en dehors de l'interrogatoire. Mais à force de supplication elle réussi à obtenir un coup de téléphone très bref pour annoncer à sa sœur Keumsun qu'elle et leur mère va bien et qu'elles ont atteint Séoul. Après avoir toutes les deux passés l'interrogatoire avec succès elles sont emmenés toujours sous surveillance à l'extérieur pour déjeuner et emmenées dans un centre commercial pour pouvoir acheter d'autres vêtements. (Note : sans doute pour faire tomber un peu la pression car durant leur interrogatoire elles ont été séparées et retenu enfermé dans une chambre). Au bout d'un mois elles sont envoyées dans un Hanawon, centre spécial pour apprendre aux réfugiés les règles de vie en Corée du Sud. Une formation accélérée de dix semaines pour apprendre les rudiments de la société capitaliste, des cours théoriques sur l'histoire de la Corée, du système capitaliste, et le fonctionnement de la société. Il y également des sorties de travaux pratique pour leur apprend à envoyer un colis, utiliser une carte de crédit, à gérer un budget, ect. Certains réfugiés se sentaient perdu à l'idée de toujours devoir payer pour pouvoir obtenir quelque chose. Eunsun décide de prendre des cours pour apprendre l'anglais, les mathématiques, la littérature, l'histoire et elle apprend aussi à se servir d'un clavier d'ordinateur. Après les dix jours passés, le centre l'emmène avec sa mère faire des photos pour leur carte d'identité ! Mais elles doivent encore attendre trois mois pour quitter le centre et voler de leurs propres ailes, qui sera chose faite le 26 décembre 2006. Eunsun reçoit l'équivalent de 5 000 € par le gouvernement, une aide financière pour l'aider à débuter sa nouvelle vie de sud-coréenne, et sa mère l'équivalent de 14 000 €. Elles sont toujours aidées par une association qui leur aide à trouver un logement trois pièces sur Séoul.
14. Ma nouvelle vie
Dès ses premiers jours à Séoul Eunsun et sa mère se sont mises au travail pour construire leur avenir et trouver comme toujours, un moyen de subsister. L'argent donné par le gouvernement leur permettait seulement de tenir quelques mois. Il n'était pas question de se laisser aller à l'oisiveté et au tourisme. Eunsun repartie sur le chemin de l'école pour rattraper ses neuf années de retard et sa mère trouve un emploi de baby-sitter à temps plein, car peu de crèche en Corée. Elle réussit à se faire des amis à l'école bien qu'elle a cinq ans de plus qu'eux. Elle partage cette vie en communauté en passant un peu de temps avec eux au karaoké. Mais parfois, il lui manque cette solidarité qu'elle avait en Corée du Nord (du moins avant l'année 1997), car elle trouve que la société sud-coréenne est parfois égoïste. Durant ses études universitaires, elle est aussi régulièrement proche d'une église protestante qui regroupe des réfugiés nord-coréen comme elle. Bien qu'elle soit plus dans cette église pour se rapprocher des siens, plutôt que par réelle conviction religieuse. Elle téléphone régulièrement à sa sœur Keumsun resté en Chine qui lui annonce en 2007 être enceinte d'une petite-fille, mais réussi à régularisé sa situation en Chine en se mariant avec son petit-ami. Cette situation a été possible grâce au père de son mari qui de par sa situation haut placé à réussi à acheter les papiers identité d'une personne décédée. Le mieux c'est qu'elle est heureuse, elle vie avec ses beaux-parents à Hanghzou qui sont au petit soin pour elle. Alors Eunsun se doute qu'elle ne va pas le rejoindre en Corée du Sud. En janvier 2008, leur mère a réussi à épargner de l'argent leur permettant de rendre visite à Keumsun en Chine. Mais Eunsun réussi à convaincre sa sœur de les rejoindre à Séoul pour demander la nationalité Sud-coréenne en lui précisant que cela serait mieux car son stratagème d'identité volé pourrait un jour être découvert. Mais comme elle n'a pas de passeport, Eunsun contact les passeurs qui l'avait aidé à quitter la Chine pour qu'à nouveau ils aident sa sœur, mais cette fois, pas question de lui faire risquer sa vie. Il y avait eu un autre moyen beaucoup plus simple, mais plus onéreux (équivalent de 7 000€) pour un faux passeport sud-coréen permettant de venir en Corée du Sud par un aéroport de la Chine, mais un imprévu la fera arriver par bateau. Son mari et sa belle-famille chinoise ont été compréhensible et lui ont fait confiance. A son arrivée en Corée elle est interrogée durant un mois par les services secrets et réussi à prouver sa situation. Elle est dispensée du centre Hanawon car en 2008 il est engorgé de réfugiés, et elle a sa famille pour l'aider. Keumsun s'installe chez sa mère et sa sœur, mais elle fait une petite dépression. Mais elle envisage de repartir pour la Chine retrouver sa fille et son mari lorsqu'il aura terminé son contrat avec l'armée.
15. J'étais une bonne élève
Mars 2011 à 25 ans Eunsun est à l'université catholique de Sogang de Séoul, étudiant la langue et la culture chinoise puisqu'elle savait déjà parler le chinois, mais elle a des difficultés dans les autres matières. Cette université, l'une des plus prestigieuse du pays, aide les réfugiés nord-coréens qui veulent faire des études. Les étudiants sont dispensés des frais de scolarité et sont dispensé d'un examen écrit pour y entrer, ils doivent juste passer un entretien. Par chance elle a rencontré des professeurs qui l'ont encouragé et aidé à rattraper son retard. Elle réussit également à voyager en Russie après avoir gagné un concours d'un club de débat. Bien que certains coréens se montrent indifférents envers les réfugiés, voir jaloux des aides que l'État leur apporte. Certains la méprise au même titre que les peuples pauvres issus du Cambodge et des Philippines qu'ils considèrent comme inférieur. Cependant, beaucoup d'autres sud-coréens lui ont quand même tendue la main. Elle est également reconnaissante au gouvernement sud-coréen de l'avoir accueilli. Elle enchaîne également de petits emplois en plus de ses études et a trouvé un petit ami que comme elle est un réfugié qui est stagiaire journaliste au Donga-Ilbo. C'est en voulant interviewé Eunsun qu'ils se sont rencontrés. Eunsun a toujours été une bonne élève même lorsqu'elle vivait au Nord. Elle doit s'adapter à une ville en pleine effervescence ou tout va trop vite pour elle, mais elle a la chance d'avoir des amis avec qui elle peut manger à sa fin. Elle envisage pour l'avenir de préparer un master lui permettant de devenir psychologue pour enfant. Eunsun est aussi retourner en Chine avec sa mère pour voir son petit-frère resté en Chine. Mais Tchang Tsian est devenu un pré-adolescent capricieux et elle se dit choqué par ses mauvaises manières. Il a adopté le mauvais comportement de son père et Eunsun souhaite le ramener avec elle en Corée du sud mais une dispute avec sa mère éclate à ce sujet. Le père de Tchang Tsian est contre car étant cupide il s'est que en gardant son fils Eunsun et sa mère continuerons de lui envoyer de l'argent. De plus son frère ne semble pas vouloir rejoindre sa sœur et sa mère dont la communication avec cette dernière est compliquée et qu'ils sont presque des inconnus. Eusun doit se résigner à contrecœur. Eunsun s'est promis de toujours garder le lien avec son petit-frère par téléphone une fois par mois.