La boîte noire

14/02/2022

Chapitre 1 : Le parcours de Shiori

Les premières années de ma vie

Née en 1989, l'année de la chute du mur de Berlin. Petite fille qui se perd dans les magasins et les explore, vie en HLM et se balade souvent seule à l'aventure au point qu'une fois la police a dû la ramener chez elle. Elle était également assez turbulente car elle se battait avec les autres garçons. Mais avec de bons résultats scolaires.

Un nouveau rôle : sœur aîné

Aîné d'une famille de deux enfants : un frère et une sœur. Sa petite sœur fut remarquée par une femme travaillant dans une agence de mannequina qui voulait engager sa grande sœur, Shiori qui à neuf ans se retrouve à travailler sur les castings et les lieux de tournages pour l'agence. Par la suite, car elle était débrouillarde, elle savait prendre seules les transports en commun et n'était pas timide. C'est également l'agence qui va l'aider plus tard à faire ses études de lycée aux États-Unis. Au collège ses son travail de mannequinat lui vaut les moqueries de ses camarades de classe, puis qui s'est muée en persécution, car dans les écoles japonaises il faut rester dans les rangs et commercer à sortir du lot c'est déjà se faire remarquer. Cette étiquette en milieu scolaire la fait étouffer.

Ma vie sort des rails

Un jour en rentrant d'un match de basket au collège elle s'évanouit et due être hospitalisé durant plusieurs mois. Elle pouvait suivre les cours dans une école de l'hôpital où il n'y avait aucune contrainte d'horaire où de résultats. Ce fut agréable car l'objectif principal était avant tout le rétablissement ce qui explique le manque de pression qu'elle n'avait pas, contrairement aux autres élèves du système scolaire. Après son séjour à l'hôpital elle pratique du bénévolat dans des maisons de retraites et des centres pour handicapées, alors que ses camarades se préparaient pour leur entrée au lycée, Shiro voulait poursuivre ses études dans un pays étranger. Elle voulait au départ partir en Angleterre mais ses parents y était opposé et les frais de scolarité étaient élevées. De plus son hospitalisation avait été un coup financier important pour ses parents. Puis une de ses amies lui parle d'un programme d'étude aux États-Unis avec hébergement dans une famille d'accueil. Elle écrit une lettre de demande en précisant qu'elle aimait la nature et les animaux et elle fut acceptée par une famille au Kansas. Sa famille d'accueil était gentille mais n'avait pas l'air à l'aise financièrement. Mais elle dû changer de famille à cause de l'asthme dû à la poussière. Dans sa nouvelle famille d'accueil elle passait ses journées à rassembler les vaches et avait appris à monter à cheval. Bien que n'étant pas brillante dans ses résultats scolaires aux États-Unis elle avait une moyenne correcte lui évitant d'être renvoyé au Japon, mais la solitude lui pesait car elle changeait régulièrement de famille d'accueil. Elle regardait beaucoup les programmes d'actualités internationale ce qui l'a conforté dans son idée de devenir journaliste.

Laisser une piste avec son sang

Dans le petit village du Kansas il y avait des problèmes de rapt. Une fille d'immigrant Mexicaine avait été enlevé et assassinée. Alors sa mère d'accueil lui avait conseillé de fuir si elle était confrontée à cet incident, même si le kidnapper la menacé avec une arme car disparaît sans laisser de traces étaient la mort assurée sans possibilité d'être retrouvé car laisser une piste avec une traîné de sang est toujours mieux pour laisser des indices afin d'être retrouvé. Vision qui dans les deux cas n'est pas rassurante. Mais Sihiro ne fut jamais confrontée à cette situation.

Je pars étudier à New York

Elle décide d'aller étudier le journalisme à New York, où les informations ne cessent de circuler. Comme les frais sont trop important en comparaison de ses économies, elle remplit des documents afin d'obtenir des bourses d'études et des prêts étudiants qui lui fut refusé, le revenu de ses parents paraissaient en théorie suffisant, d'après la décision « arbitraire » qualifié par Shiro. Elle décide donc de travailler jour et nuit afin d'économiser de l'argent pour ne pas renoncer à son rêve, quitte à sacrifier sa vie sociale. Elle réussit à obtenir un poste d'assistante dans une chaîne de télévision. Un travail intéressant qui lui fit oublier la fatigue, bien qu'elle prît conscience que son projet financier n'était pas réaliste et qu'elle risquait de mourir de surmenage (phénomène de Karoshi). Alors elle se résolu à aller étudier en Allemagne où les études étaient pratiquement gratuites, cela afin d'obtenir des crédits de valeurs (ECTS) (qu'elle obtiendra après avoir passé un semestre en échange universitaire en Espagne, ce qui lui permit d'apprendre l'espagnol, puis une année en Italie à Florence en 2013 où elle décroche son diplôme) lui permettant par la suite de pouvoir envisager un transfert afin de poursuivre ses études aux États-Unis. Ce qui fut une réussite car elle réussit à décrocher une bourse d'étude, ce qui lui permit de réaliser son projet d'étude à New York en 2014.

L'impossible pour devenir journaliste

A New York elle choisit de faire une spécialité en tant que reporter images et commence à tourner des documentaires. Toutefois, elle avait rencontré un homme en Europe avec qui elle entretenait une relation amoureuse à laquelle ils durent mettre fin car leur carrière suivait des directions différentes et ils choisirent de suivre chacun leurs vies de leur côté.

Chapitre 2 : Ce jour-là je suis morte une fois

A la fin de ses études universitaire à New York, elle entame des démarches auprès de responsables d'agence de médias locales pour trouver un stage. Noriyuki Yamaguchi, lui avait conseillé de tenter sa chance auprès de la NTV (Nippon Television) puisque l'agence TBS (Tokyo Broadcasting System), n'avait pour l'instant besoin de personne. Shiyori a alors pu commencer son stage à NTV en septembre 2014. Elle ne voyait en Noriyuki qu'un journaliste sympathique et expérimenté qui pouvait l'aider à agrandir son cercle de relation avec des personnalités importantes dans le monde médiatique. Rien de plus.

De retour au Japon, débuts à Reuters

Vivre à New York représentait un budget de plus en plus important, alors elle devait demander de l'agent à ses parents puisqu'elle ne pouvait pas en plus de son stage et de ses études, trouver un petit travail en parallèle. Mais ses parents ont exigé que leur fille rente au Japon et elle devait alors abandonner ses études à New York. En février 2015 elle réussit à rentrer comme stagiaire chez Thompson Reuters Japan, une filiale de l'agence de presse Reuters. Durant son stage elle avait enquêté sur le phénomène des personnes isolés qui mourraient seules chez elles, conséquence du vieillissement de la population et du manque de considération pour ce problème au Japon.

Après son stage elle signe un contrat avec l'agence Reuters Asie de Singapour en tant que free-lance payé à la journée, et exerçait aussi des petites missions de traduction et d'interprétation. Mais ne parvenant toujours pas à avoir une situation financière descente avec l'incapacité de pouvoir rembourser ses parents de leurs prêts lors de ses études aux États-Unis. Elle envisageait de candidater pour un poste de correspondante locale auprès de l'agence TBS Washington en tant que stagiaire dans l'espoir ensuite de pouvoir obtenir un poste de titulaire dans la même agence. Le 25 mars 2015, elle envoie par mail un CV et une lettre de motivation à Noriyuki Yamaguchi pour lui demander son soutien, il répond favorablement le jour même, avec une proposition beaucoup plus intéressante : occuper la fonction de producteur, un poste rémunéré. Elle accepte sans hésitation. Puis lui précise qu'il sera de retour au Japon la semaine prochaine et il lui propose un rendez-vous, au restaurant à Eibisu, le vendredi 3 avril, (habitude courante au Japon pour parler affaire). Au départ le rendez-vous semblait professionnel Noriyuki lui explique qu'il s'occupait de la section politique et demande à Sihiro ci cette section lui convenant. Comme cette année correspondait à la période des élections aux États-Unis, elle se dit que ce pouvait être une expérience instructive. La soirée fut très arrosée de saké (alcool japonais), et accompagnée, sans que la victime le sache, d'une drogue, « la drogue du viol », qui corresponds à des somnifères versés dans un de ses verres. Elle en avait entendu parler aux États-Unis, mais étant au Japon elle se croyait en sécurité, elle ne pensait pas qu'elle pouvait se retrouver dans ce genre de situation. Durant la soirée Shiori ne se sentait pas très bien et fut prise de vertige dans les toilettes et ensuite ce fut le trou noir.

Une violente douleur me ramène à moi

Elle reprend ensuite connaissance mais reste toujours dans un état végétative dû aux effets de la drogue, qui provoque vertiges, nausées et problèmes de mémoire. Lors de son réveil elle send une douleur au niveau de son bas-ventre et constate qu'elle se faisait violer par Noriyuki qui l'avait ramené à son hôtel, le Sheraton Miyako Tokyo, après l'avoir drogué. Elle essaye de se débattre mais ayant une poigne plus forte qu'elle il l'a maintien, elle tente de garder sa corp raidie pour éviter qu'il puisse la pénétrer de nouveau après avoir entre temps relâché son étreinte. Elle l'insulte en anglais car dans cette langue les mots sont plus fort, il n'y a pas d'équivalent en dialecte japonais pour l'invectiver avec une telle violence, une telle haine et une telle grossièreté qui ne sont au final des insultes encore trop faibles à son goût pour traduire par des mots cette violence qu'elle a subie. Puis après lui avoir demandé si c'était une façon de traiter une de ses futures collègues il lui répond qu'il l'aime vraiment beaucoup et la félicite en riant et lui disant qu'elle avait « réussi le test » et, comble de l'humiliation lui rétorque lorsqu'elle se mit à pleurer : « Jusqu'ici tu avais l'air d'une femme forte, mais là on dirait une enfant perdue. Tu es vraiment mignonne ».

Elle se rhabille vite fait et sort à toute vitesse de l'hôtel. Elle se sentait sale et voulait rentrer chez vite chez elle afin de se sentir en sécurité. Elle regrette plus tard de ne pas avoir eu la lucidité d'appeler tout de suite la police à l'accueil de l'hôtel car la drogue elle pensait comme beaucoup que la drogue était vite éliminée par l'organisme (note : On apprend plus tard dans l'ouvrage qu'en réalité, ce que Shiori ne savait pas à ce moment c'est qu'il est encore possible de détecter des traces deux jours après l'inhalation de ses substances par une analyse d'urine et une semaine après avec une prise de sang, à condition de le faire dans un centre spécialisé). Bien que cela varie en fonction de la quantité et de la morphologie de l'individu) ... Dans le taxi qui la ramène chez elle, elle essayait de se souvenir ce qu'il s'était passé entre le moment où elle avait perdue connaissance dans les toilettes et le moment où elle s'est réveillée dans la chambre d'hôtel. Sans succès, ce fut le trou noir totale. Avant de l'avoir vécue, elle ne s'était jamais aperçue combien les crimes sexuels pouvaient être des actes violents et à quel point ils pouvaient être aussi destructeur. Elle dit que quelque chose en elle ce jour ci fut anéantie. De retour chez elle, elle prit une douche pour dit elle : « effacer les traces de ce qui s'était passé ce jour-là », elle ne voulait même plus voir son corps qui comme son esprit était meurtrie par des hématomes et où elle continuait de saigner. Prit par le choc elle n'avait pas eu la lucidité pour comprendre que cela était une erreur car elle a effacé toutes traces d'ADN permettant d'établir des preuves de l'agression.

Chapitre 3 : Confusion et choc

Elle voulait tout oublier et retrouver son calme une fois chez elle, mais elle n'y parvient pas. Elle se sentait souillée par une trace indélébile.

Il me téléphone comme s'il ne s'était rien passé

Shiori avait déjà parlé à ses parents du poste qu'elle allait certainement obtenir au bureau de TBS (Tokyo Broadcasting System) à Washington. Elle devait tenir ses parents informés de l'évolution de la situation et elle ne pouvait pas leur dire ce qui s'était réellement passé (le viol au japon est considéré comme une grande honte pour les victimes). Elle ne pouvait pas faire marche arrière sur son poste à Washington et ne pouvait pas non plus parler de l'agression qu'elle avait subie. Elle était piégée. De plus Noriyuki Yamaguchi, était le directeur du bureau de TBS à Washington, avait des relations hauts placés avec des hommes politiques influant et dans la police. Si elle le dénonçait ne serait-ce pas la fin de sa carrière dans le monde médiatique et il pouvait utiliser son influence et ses relations pour se retourner contre elle et l'accuser de diffamation en cas de dénonciation. Elle pense au départ qu'il fallait peut-être mieux pour elle et sa carrière professionnelle se laisser marcher dessus et ne pas réagir. Une autre partie d'elle savait aussi que si elle acceptait le sort qu'elle avait subie alors elle ne serait plus jamais la même personne. Plus tard dans la journée du 4 avril Noriyuki Yamaguchi lui téléphone en agissant comme si rien ne s'était passé entre eux, et l'informe qu'il la tient au courant pour l'avancée de son visa. Elle répond brièvement sans rien ajouter et raccroche. Ensuite, elle reçoit un appel de sa sœur avec qui elle avait prévu le jour précédent son agression d'aller ensemble prendre un verre au café. Elle n'avait pas le moral d'y aller mais pour ne pas éveiller les soupçons et ne pas susciter l'inquiétude décide de la rejoindre en agissant comme si rien n'était arrivée. Elle s'est aussi rendue en urgence chez le médecin afin d'avoir la pilule du lendemain (à prendre sous les 24h après l'acte sexuelle), au Japon il n'est pas possible d'obtenir la pilule sans une prescription médicale. Les consultations médicales ne se faisait que sur rendez-vous, mais en insistant désespérément devant la secrétaire elle a pu voir le docteur directement. La femme médecin qui l'a reçu n'a visiblement fait preuve d'aucune compassion, et aucun questionnaire comportant des questions préalables conçues dans certains pays, afin de déterminer les victimes éventuelles. Cela n'est pas mis en place au Japon.

Nulle part pour faire des tests ou prendre conseil

Elle téléphone ensuite à une association de soutien aux victimes de violences sexuelles trouvées sur internet. Elle voulait l'adresse d'un hôpital et savoir quels étaient les examens à demander, mais l'association lui a répondu qu'elle ne pouvait pas les fournir sans un entrevu au préalable avec la victime, mais à bout de force elle n'avait plus l'énergie de s'y rendre. Elle ignorait à ce moment que cela réduisait ses chances de pouvoir démontrer qu'elle avait subi une agression sexuelle. Aujourd'hui, elle le regrette beaucoup. Au Japon, contrairement à la France il n'y a pas de prévention aussi développée.

Un repas et des douleurs au genoux

Le dimanche elle fut invité à dîner par une amie d'enfance, appelé S dans l'ouvrage (les noms donnés par des initiales participent à garder l'anonymat des individus par respect pour leur sécurité et éviter des pressions sociales et professionnelles). Toujours pour ne pas provoquer d'inquiétude elle accepte à contre-cœur. Elle s'aperçut en descendant l'escalier qui menait au restaurant qu'elle souffre d'une douleur à la jambe et avait craint que cela pouvait s'agir d'une MST (Maladie Sexuellement Transmissible). En prenant rendez-vous dans une clinique orthopédique elle menti en disant qu'elle s'était blessée au travail en prenant une mauvaise posture ou lors d'un match de basket. Sa rotule s'était déplacée et une intervention chirurgicale n'était pas exclu si la genouillère et les médicaments n'étaient pas assez efficace. Son amie l'a accompagné à la pharmacie et son soutien lui a fait du bien après tout le stress qu'elle avait accumulé et le fait que jusqu'à présent elle s'était sentie seule. Puis en allant boire un café, son amie sent que Shiori semblait perturbé et elle lui demande ce qui s'était passé. Alors Shiori lui raconte péniblement ce qui lui est arrivé et en qui elle a réussie trouver un véritable soutien psychologique, bien qu'elle non plus ne savait pas ce qu'il fallait faire en cas de viol, au Japon la prévention sur les agressions sexuelles n'est pas un sujet développé comme en France. Elles craignaient également que la police ne prenne pas en compte leur plainte (au Japon les policiers peuvent refuser une plainte s'ils ne sont pas capables de la résoudre car cela peut mettre à mal la réputation du poste de police concerné. Mais surtout, bien que le Japon soit le pays avec le plus faible taux de criminalité, la corruption en revanche est bien présente dans toutes les administrations publiques et privées).

Être journaliste ça sert à quoi ?

Après sa confidence, Shiori, avait traversée une phase de remise en question sur sa volonté à pouvoir exercer le métier de journaliste. Pour elle être journaliste signifiait être au service de la vérité, or elle sentait qu'elle était incapable d'accepter sa propre vérité, de vivre en accord avec ses principes. Elle se demande si finalement elle dispose des compétences nécessaires, puisqu'elle ne pouvait pas être elle-même, étant donné qu'elle avait d'ordinaire un caractère à ne pas se laisser intimider. Finalement, elle prit la décision d'aller voir la police et deux de ses amies, (appelé K et R dans l'ouvrage), a qui elle avait exposé les faits, l'ont soutenu en lui disant de ne pas laisser passer ce qui lui est arrivée.

Au commissariat d'Harajuku

Son amie R avait dans le passé subi non pas une agression mais du harcèlement de la part de son patron, ce qui la contrainte à quitter son travaille. N'ayant pas réussi a obtenir gain de cause au tribunal, elle avait conscience que cela serait difficile pour Shiori d'obtenir justice auprès du tribunal, car sans preuve matérielle il est quasi impossible que l'agresseur accepte de reconnaître sa culpabilité. En entrant dans le commissariat pour déposer sa plainte elle ressentie une boule d'angoisse dans la poitrine. N'arrivant pas à cause du stress à s'expliquer clairement elle du dire directement « J'ai été victime d'un viol ». Ensuite elle due pendant 2h faire le récit des événements devant un inspecteur de la police criminelle. Une histoire qu'elle devra ensuite raconter à un commissaire du commissariat de Takanawa car le lieu où s'est déroulé le viol relève de ce commissariat.

« Des histoires comme ça, il y en a plein, ça ne va pas être facile »

Le 11 avril 2015, une semaine après son viol, elle rencontre l'inspecteur du commissariat de Takanawa chargé du dossier qui lui dit que comme cette histoire date d'une semaine (Shiori avait attendu 5 jours avant d'aller voir la police), ce n'était pas très bon d'avoir attendu autant de temps et que des affaires de ce genre, il y en avait beaucoup et que ça ne sera pas évident d'ouvrir une enquête. Shiori fut abattu de voir que son affaire est prise en compte de façon aussi désinvolte. Elle pensait que cette histoire allait être résolu et finalement l'inspecteur lui fait comprendre que ce n'est qu'une affaire parmi tant d'autres. Sur le chemin du retour pour rentrer à son domicile elle prit la décision d'en parler à ses parents et surtout à sa petite sœur afin de lui prodiguer les conseils qu'elle-même ignorait avant son viol de façon à ce que si sa sœur est confrontée à cette situation, elle puisse connaître la procédure à suivre : aller à la police et faire les examens nécessaires avec un kit de viol.

Pas d'énergie pour la colère

Ce n'était pas envers son agresseur que Shiori ressentait le plus de colère mais envers l'attitude de la police et le manque de d'assistance des cliniques et des associations qui ne lui ont jusque-là été de pratiquement aucune aide. Un policier lui a même reproché de ne pas avoir fait de démonstration de sa colère lors de son explication concernant le viol et lui a rétorqué « Comment voulez-vous que l'on vous comprenne si vous ne pleurez pas plus ou si vous ne montrez pas plus de colère ? Si vous êtes une victime comportez-vous comme une victime ». Puis sur conseil de ses amies Shiori envoi un mail à Noriyuki Yamaguchi afin de discuter avec lui de ce qui s'était passé de façon à avoir des excuses écrites de son geste de façon a avoir des preuves à donner à l'enquêteur sur son crime. Dans sa réponse il ne fit aucune remarque de la soirée, donc aucune excuse, mais il continue de lui parler de travail en employant des phrases professionnelles dans ses mails et en informant Shiori que le poste qu'il lui avait proposait ne serait sans doute pas possible car le budget d'une nouvelle équipe qu'elle serait en charge d'encadrer serait trop important et il lui propose l'idée de départ en tant que stagiaire.

La vidéo de l'entrée de l'hôtel

Il n'y avait pas de caméras de vidéosurveillance dans le couloir de la chambre d'hôtel qu'avait pris Noriyuki Yamaguchi, mais à l'entrée de l'hôtel une vidéo montre Noriyuki traîné Shiori de force hors du taxi jusqu'à l'ascenseur. A ce moment-là Shiori fut pétrifié de voir que le portier de l'hôtel n'avait eu aucune réaction alors qu'il avait parfaitement compris la scène. L'inspecteur reconnu le caractère criminel de la scène et reconnu que M Yamaguchi était un homme important et il demande à Shiori si elle souhaite tout de même poursuivre sa plainte en la prévenant que cela risque de mettre fin définitivement à sa carrière. Elle due ensuite se rendre dans un établissement gynécologique de l'arrondissement d'Édogawa qui est connu pour son soutien aux victimes de violences sexuelles. Après examen le docteur lui explique qu'elle n'était pas blessée, que les lésions n'étaient pas importantes et qu'il s'était passé trop de temps entre l'examen et le viol et que les lésions sur cette partie du corps cicatrisent vite.

« Est-ce que j'ai usé de mon autorité pour te forcer, pour te faire des propositions ? »

Elle rédige ensuite un nouveau mail pour tenter d'obtenir une nouvelle fois des excuses de la part de son agresseur, cette fois ci elle résumé toute la situation de ce qui s'est passé. En réponse Noriyuki Yamaguchi se défend en disant qu'elle avait beaucoup bu et se donne le beau rôle, celui du gentleman qui l'a emmené dans sa chambre pour ne pas la laisser dormir dehors comme un chien. Il tente également de la faire culpabiliser de son attitude en lui disant de réfléchir à la façon dont elle s'est comportée en étant ivre morte et comment il a dû nettoyer la chambre d'hôtel après qu'elle ait vomi sur sa valise, abîmant au passage des documents professionnels importants. Il l'accuse de simplifier les choses en le faisant passer pour l'agresseur et elle la victime, et qu'il fait tout ce qu'il peut pour lui obtenir une place de journaliste. Le 23 avril sur le conseil de son amie R qui lui précise que pour pouvoir établir la preuve d'un quasi-viol il fallait prouve qu'il y avait eu un rapport sexuel et que ce rapport n'était pas consenti. Pour le non-consentement les images de vidéos surveillances étaient d'une grande importance. Plus tard dans son livre Shiori explique que si elle n'était pas dans son état normal n'aurait-il pas dû la conduire à l'hôpital plutôt que dans sa chambre d'hôtel ? Lors du procès verbale la femme de ménage de l'hôtel explique que sur les deux lits un seul avait été défait et tâché de sang.

Chapitre 4 : La bataille

Shiori fut informé par l'inspecteur A, que à son travail Noriyuki Yamaguchi fut rétrogradé et suspendu pour 15 jours, il va rentrer au Japon, tant qu'il était aux États-Unis cela était impossible de le convoquer à une audition libre, car sans preuve d'agression aucun mandat d'arrêt ne peut être délivré par le procureur, car pas assez de preuves suffisantes. Alors Shiori décide de se montrer plus agressive dans ses messages afin de tenter de faire avouer à Noriyuki Yamaguchi son viol envers elle. Dans sa réponse il lui se montre également plus agressive sans l'insulter mais en lui disant que si elle souhaite aller jusqu'au procès il se défendrait. Mais il a commis l'erreur dans son mail de dire à Shiori qu'il n'avait pas commis de quasi-viol à son encontre. Ce fut une erreur d'employer précisément ce mot puisque Shiori n'avait jamais employé ce mot précis dans ses mails. Or, le fait que lui l'utilise spontanément est considéré comme un aveu. De plus, l'avocat de Shiori en déduit que les réponses qu'il apporte sont réalisés toujours 1h après ceux de Shiori, ce qui laisse penser qu'il est caché au Japon et non aux États-Unis car avec le décalage horaire certaines de ses réponses auraient dû être espacé de plusieurs heures. Mais le fait que la police ne cherchait pas a obtenir de mandat d'arrêt contre Noriyuki Yamaguchi et le fait qu'elle ne participait pas à sa recherche sur le territoire japonais, cela a fait douter Shiori sur la fiabilité des institutions japonaise. L'enquêteur a également proposé à Shiori un arrangement à l'amiable avec son agresseur, ce qu'elle refuse.

Le 4 juin, elle reçoit un appel de l'inspecteur pour lui annoncer que Noriyuki Yamaguchi sera arrêté à son retour au Japon prévu pour le 8 juin à l'aéroport de Narita. Le mandat d'arrêt a pu être approuvé par le procureur dû aux témoignages recueilli lors du procès-verbal. Cependant, le jour de son arrestation Shiori reçoit un appel de l'inspecteur A pour lui annoncer que l'arrestation n'a pas pu se faire car ses supérieurs, issus du sommet de la hiérarchie de la Police métropolitaine, appelé « La Section des enquêtes criminelles », dirigé par Itaru Nakamura, lui a interdit et l'affaire lui fut retiré. Le procureur en charge du dossier de Shiori fut lui aussi écarté, et aucune explication sur le moment ne lui a été fourni. Dès lors, Shiori fut envahi par un sentiment d'impuissance, elle se sentait seule et avait peur. Elle finit par craquer et se mit à pleurer. L'inspecteur A fut vraiment désolé pour elle. Il s'excuse et se sentait aussi impuissant face à ce cas de figure très rare. Il lui annonce qu'un autre inspecteur sera chargé de son enquête, ce qui signifie pour Shiori qu'elle doit tout recommencer à zéro. Lorsque le supérieur de l'inspecteur A contact Shiori il lui explique que si Noryuki Yamaguchi n'a pas pu être arrêté c'est parce que l'enquête doit être approfondi. L'oncle de Shiori, un ancien procureur lui conseil de se rendre avec un avocat au département de la Police métropolitaine pour demander pourquoi le mandat d'arrêt fut suspendu puisqu'il est impossible de recourir à cette démarche sans motif valable. Les explications qui furent données étaient ambigu et incompréhensible. Les membres chargés de l'affaire expliquent à Shiori que lorsque le mandat d'arrêt est délivré il n'est pas nécessaire de l'utiliser tout de suite et qu'il vaut mieux attendre d'avoir des preuves supplémentaires pour pouvoir appréhender le coupable. Une façon de pouvoir utiliser ce mandat à bon escient car les conditions qui justifie une arrestation ne sont pas tous rempli. En réalité il y a également des raisons politique puisque Yamaguchi est proche de l'ancien Premier Ministre, Shinzo Abe. Les membres de l'affaire ont expliqué à la jeune femme que l'avocat de Noryuki Yamaguchi voulait prendre contact avec l'avocat de Shiori afin de trouver un arrangement à l'amiable afin qu'elle retire sa plainte. Comme l'avocat de Shiori était en lien avec TBS où travaillait Noryuki Yamaguchi, bien qu'il eût donné des conseils gratuitement à Shiori, il lui avait expliqué qu'il ne pourrait pas aller jusqu'au procès. Alors le département de la Police métropolitaine a fourni une avocate gratuitement à Shiori qui serait payé par l'État. Mais l'avocate en question était spécialisée dans les arrangements à l'amiable et elle essaie de convaincre Shiori d'accepter un arrangement, en lui expliquant que la loi japonaise condamne rarement les délinquants sexuels et que les procès sont difficiles à supporter pour les victimes. Mais Shiori refuse et se demande combien de femmes ont été réduites au silence de cette façon ? Selon une étude en 2010 le nombre de femmes ayant renoncées à leur plainte étaient de 35,4 %.

De nouveaux alliés

Shiori a demandé à l'inspecteur A pourquoi Yamaguchi n'a pas été arrêté. L'inspecteur lui répond qu'il ne savait pas et que le seul moyen pour elle de le savoir était de poser la question à l'administration, en lui précisant de prendre un avocat et de ne pas y aller seule car elle risque de ne pas avoir de réponse sérieuse. Pour Shiori cela lui paraît incroyable que toute une institution se dresse contre elle alors qu'elle est pourtant la victime. Pourtant ce n'était pas les enquêteurs qui étaient en cause mais le sommet de la hiérarchie de l'institution japonaise caractérisé par la police métropolitaine. Shiori prit contact avec deux avocates : Tomoko Murata, spécialisée dans les crimes sexuelle et maître Nishihiro qui représentent les femmes victimes de crimes sexuels qui se sont chargé de son dossier pour la défendre et l'avocat de Yamaguchi a pris contact avec ses deux avocates afin de relancer un arrangement à l'amiable.

Envoi du dossier au parquet et refus de poursuivre

Le 26 août 2015, le dossier a été envoyé au parquet. Puis peu de temps après le procureur a de nouveau poser les mêmes questions à Shiori à deux reprises en octobre 2015 sur les événements de son viol. Puis en janvier 2016, le procureur interroge Yamaguchi qui démissionne de TBS, le 30 mai 2016, soit 4 mois après son audition. Finalement, le 22 juillet 2016, l'affaire a été classé « sans suite » par manque de preuve, laissant Shihori dans un grand désarroi.

Chapitre 5 : Quasi-viol

Le pourcentage de viol le plus élevé pour la Suède

En 2013, d'après les données de l'Office des Nation Unies contre la drogue et le crime le pourcentage de viols recensé par pays montre que la Suède est le 1er pays à être le plus touché par le viol quant au Japon, il serait le 87e pays au monde. En réalité ses statistiques sont à prendre avec prudence. Si le nombre est plus élevé en Suède c'est parce que contrairement au Japon les victimes de viols les dénoncent plus facilement car les victimes ne rencontrent aucune difficulté pour porter plainte, par conséquent, il y a un nombre plus important de dénonciation contrairement au Japon où les dénonciations pour viol sont rares. Par conséquent cela laisse à penser qu'il y a au Japon où en Inde peu de victimes de viols puisqu'il y a très peu de plainte étant donné que le nombre de déclaration est bas. En Suède, un homme accusé de viol sur une femme ne sera pas nécessairement condamné à un seul crime mais à plusieurs même pour une seule victime si plusieurs déclarations de viol ont été déclaré par sa victime. Ce qui explique le nombre de viol important qui est recensé. Il y a également une discordance sur la définition d'un viol pour chaque pays. Au Japon le viol est défini par « Un rapport sexuel illicite avec une femme ». De plus au Japon la plupart des femmes sont drogués avant d'être violé, ce qui peut provoquer des pertes de mémoires, ce qui induit de la confusion auprès des victimes qui se reproche de ne pas se souvenir de l'incident, ce qui doit-être également difficile pour mener une enquête et de démêler les intentions des deux parties.

Le « mur du consentement »

En cas de viol deux éléments importants sont : « Y a-t-il eut un acte sexuel ? Et un consentement ? ». Or, comme Shiori se sentait sale après son viol et ne sachant quelles démarches effectuer en cas de viols ses lésions avaient cicatrisés entre son viol et son examen médicale. Il lui avait été impossible de prouver que la relation sexuelle avait eu lieu sans un consentement. De plus l'agresseur de Shiori pouvait prétendre que comme ils se connaissaient tous les deux et qu'elle avait été d'accord pour aller avec lui au restaurant leur relation est naturellement allée plus loin et que par conséquent elle était consentante. Si c'est ce que le suspect affirme, il est difficile de prouver le contraire puisque les examens n'ont pas pu déterminer de lésions qui aurait pu contrebalancer la version du consentement. Bien qu'il y eût la vidéo surveillance de l'hôtel montrant que Shiori avait été traîné dans l'hôtel par Yamaguchi il est impossible de savoir si entre le temps où Shiori est rentré dans l'hôtel et le moment où elle est sortie il y a eu consentement ou pas. Comme le viol a eu lieu dans une pièce close, la chambre d'hôtel, fut considéré comme une boite noire (endroit clos sans témoin de la scène). Pour les victimes cette situation de boite noire qualifié par la loi est aberrante. Une jeune fille au lycée avait subi le même problème lorsqu'un jour son entraîneur de golf l'avait pris en voiture prétextant un entraînement de golf mais là finalement emmené dans un love hôtel pour abuser d'elle. Il fut déclaré non coupable car elle avait accepté de le suivre dans la chambre d'hôtel et n'avait pas explicitement dit non à l'agresseur. Le non représente « le mur du consentement », s'il n'est pas posé alors il est difficile de prouver qu'il n'y a pas eu consentement. Toutefois, ce « mur du consentement » n'est pas a appliqué en dessous de 13 ans et l'inculpé est forcément condamné (même au cas où il y aurait un consentement). A l'inverse un entraîneur de judo fut condamné par le tribunal pour avoir violé une de ses élèves. Ce qui a fait la différence c'est que pour la fille du club de judo il y a eu des témoins (qui étaient de autres membres du club) qui ont témoigné au tribunal mettant en avant que la jeune fille été totalement ivre morte au moment où leur entraîneur de judo a raccompagné la jeune fille dans sa chambre. Par conséquent le consentement a été rejeté et le crime de viol approuvé.

(Note : Durant le mouvement #metoo certaines stars des écrans ont exposés leur viol en précisant que des producteurs/réalisateurs ont abusés de ces femmes. Il est évident qu'il faut ne faut pas être naïf et se dire que si un homme vous invite dans une chambre d'hôtel, i lva nécessairement se passer quelque chose étant donné que la chambre est par définition un lieu réservé à l'intimité).

Sidération et impossibilité de résister

Une étude menée par le centre d'accueil des victimes de Stockholm montre que 70 % des victimes sont paralysés et incapable de résister à l'agresseur durant le viol et tombe dans un état de dissociation appelé « immobilité tonique » qui est un état de paralysie involontaire. Lors des procès pour viol au Japon, ce qui est important c'est de savoir si la volonté de dire non au suspect a été clairement exprimé et entendu. Le verdict judiciaire ne prend pas en compte de savoir les raisons pour lesquelles la victime n'a pas résisté. Dans le cas de la jeune lycéenne, elle avait répondu qu'elle avait peur d'être rejeté par son entraîneur car elle voulait devenir joueuse de golf professionnelle. (Note : c'est sans doute la même raison qui a poussé certaines stars à ne pas dénoncer ou repousser les avances des réalisateurs/producteurs par crainte de devoir renoncer à leur carrière). Le suspect de son côté peut se défendre en utilisant l'argument « Je ne me suis pas aperçu que la personne n'était pas d'accord », il échappe ainsi à l'accusation de viol est le viol est renommé en quasi-viol lorsque la preuve du viol n'est pas clairement prouvée. Mais cette notion n'est présente qu'au Japon pour démontrer que l'agression était proche d'un viol mais sans en être vraiment un. Une sorte de demi-mesure. En Anglais il y a le mot « quasirape », mais ce mot n'est pas appliqué dans la loi car il n'y a pas de notion de demi-mesure, un viol est un viol.

Lorsque les drogues du viol ont été utilisées

Il arrive souvent que les drogues et l'alcool soient utilisés lors des « quasi-viol » au Japon. Si dans la plupart des cas des femmes se font avoir par ce stratagème au Japon c'est parce que cette pratique est encore mal connue du grand public. La plupart de ces incidents d'inhalation de drogues qui sont souvent des somnifères et des tranquillisant qu'il est facile de se faire prescrire par son médecin du au stress de l'activité professionnelle. Les drogues sont versées à l'insu de la victime. La plupart du temps cela se passe dans des restaurants, des fêtes ou des clubs. Le viol a ensuite lieu dans un endroit différent du lieu où la drogue a été utilisé. Lorsqu'elles reprennent connaissance elles ne sont pas certaines d'avoir été violé mais des déchirures et des sensations de brûlures sont ressenti dans le vagin et/ou dans l'anus. Du aux effets de la drogue mélangé à l'alcool la plupart des plaintes sont rejeté car leur souvenir des faits n'est pas clair, contrairement à l'agresseur qui prétend se souvenir des faits afin de relater sa propre version. Beaucoup abandonnent le procès car elles sont calomniées ou perdent leur travail et souffre de stress-post traumatique et de dépression. Certaines vont même jusqu'à se suicider. Aux États-Unis une jeune femme du nom de Carrie s'était suicidée et avait laisser une lettre expliquant son suicide.

Exemple de cas au Japon

Une étude fut réalisée par le département de pharmacologie clinique et thérapeutique de l'Hôpital de l'université de Kyoto. Cet article a démontré que la drogue du viol a commencé à apparaître au Japon dans les années 90. C'est à ce moment-là que des analyses médicales ont été menés pour déterminer les effets sur les victimes qui avaient subi des pertes de mémoires et une modification des neurotransmetteurs qui s'est vérifié sur les animaux qui ont été testé. Les résultats de l'étude ont été présenté au tribunal. Le premier cas recensé fut orchestré par un médecin qui avait rencontré sept jeunes femmes et les avaient invités à boire de l'alcool et avait mélangé des somnifères dans la nourriture qu'il leur a servie. Mais après avoir abusé de ces femmes elles ont par solidarité porté plainte en groupe et le médecin fut condamné car la justice a pris en compte que les sept victimes ne pouvaient pas toutes être consentante. Son crime fut prémédité. Une autre affaire en 1995, par le gérant d'un vidéo club qui a invité des lycéennes à un karaoké (activité très appréciée des japonais). Il a versé discrètement des somnifères dans du Coca-Cola pour les endormir, abuser d'elles et faire des vidéos dénudées de ses victimes destinés à la vente de son vidéo-club. Ces vidéos ont montré l'état second dans lequel était les jeunes filles, les vidéos ont donc servi de pièces à conviction pour faire condamner le propriétaire du vidéo-club.

Au Japon il existe 588 noms de médicaments pouvant être utilisé comme drogue du viol car ils ont des effets soporifiques, anxiolytique qui affaibli la réactivité face au danger, ce sont aussi des décontractant musculaires qui engourdissent et ralentissent les mouvements corporels. Ils provoquent aussi une perte de mémoire fragmentaire ou totale pendant une certaine période. Les effets sont d'autant plus important mélangé à l'alcool. En 1960, trois neuro-scientifiques qui avaient pris l'avion pour assister à un congrès ont pris un de ces médicaments, (en dépassant un peu le dosage) conseillé pour pouvoir s'endormir dans l'avion et ne pas subir les effets du décalage horaire. A leur réveil, ils avaient tous les trois souffert d'une perte de mémoire d'une dizaine d'heures. Il y a plusieurs témoignages de ces incidents qui ont été présenté.

Chapitre 7 : Défi

Le livre de Kiyoshi Shimizu

Comme l'enquête de Shiori n'avance pas et que l'inspecteur A, a subi des pressions de sa hiérarchie, elle décide de faire connaître son affaire devant les médias qui représente un outil de transmission important auprès du grand public. Elle rentre en contact avec le journaliste Kiyoshi Shimizu connu pour avoir réalisé de nombreux scoop sur les enquêtes de la police et du parquet. Sur les affaires de meurtres d'Ashigaka et d'Okegawa et permis par la même occasion de faire sortir de prison un innocent qui avait été condamné pour ces meurtres. Comme il travaille pour la NTV et que Shiori avait effectué des stages chez eux, il accepte de la rencontrer et il trouvait son affaire intéressante.

Les réticences des médias

Les journalistes de la NTV (Nippon Television) ont filmé son interview le jour où elle les a rencontrés, mais la diffusion fut sans cesse repoussé et resté sans suite sans lui donner d'explication. Une journaliste de Tokyo Shimbun lui a expliqué que sans arrestation de la part de son agresseur cela ne pouvait être rendu publique à la télévision car ce serait considéré comme trop objectif, et pas assez d'éléments solides pour valider l'investigation. Cela faisait 1 an et 4 mois que Shiori se battait pour obtenir justice mais rien n'avançait. Mais Shiori était déterminé à se battre tout au long de sa vie dans l'espoir qu'un jour justice lui soit rendu.

Appel auprès de la Commission des poursuites judiciaires

La dernière ressource de Shiori était d'engager une procédure d'appel auprès de la commission des poursuites judiciaires, qui est l'instance vers laquelle les victimes peuvent se tourner si la décision du parquet de ne pas poursuivre l'enquête ne leur plaît pas. Elle voulait garder un peu d'espoir dans la société japonaise. Cette commission examine la décision du parquet afin de déterminer si leur refus est approprié ou pas, et peut revenir sur la décision du parquet pour relancer l'enquête. Pour cela il faut procéder à un vote qui doit obtenir 6 voix sur 11. Cette commission est constituée d'un jury de 11 membres tiré au sort parmi les citoyens. La commission accepte de relancer l'enquête et Shiori va de son côté interroger le chauffeur de taxi qui les avaient conduits à l'hôtel le soir du viol et qui se souvenait très bien d'eux même deux ans après l'incident. Le chauffeur se souvenait parfaitement de la scène et de leur discussion. La femme [Shiori] avait bien demandé que le chauffeur la conduit à la gare mais Yamaguchi a insisté pour que le chauffeur les conduit d'abord à l'hôtel. Shiori a demandé au chauffeur de d'abord la conduire à la gare mais Yamaguchi a insisté prétextant qu'ils avaient encore des détails à régler pour le travail. La femme n'a pas protesté (elle perdue connaissance) et le chauffeur les conduits à l'hôtel, mais il a constaté que Shiori avait dû être à moitié porté par Yamaguchi et au moment de repartir le chauffeur avait constaté que Shiori avait vomi dans la voiture. Le département de la police métropolitaine n'avait jamais interrogé le chauffeur de taxi qui avait pourtant affirmé avoir interrogé les témoins.

Interview de l'hebdomadaire Shûkan Shinchô

Comme l'enquête fut relancé par la commission Shiori fut contacté par le journal Shûkan Shinchô afin de lui donner la possibilité de s'exprimer sur ce qui s'était passé. L'article est paru le 18 mai 2017. Elle réussit à avoir un appui de la part des journalistes qui ont eux aussi réalisé un travail d'investigation afin de reconstituer ce qui s'était passé ce soir-là. L'article résume l'analyse selon laquelle le directeur du département de la Police métropolitaine de Tokyo (section des enquêtes criminelles), Yoshihide Suga avait étouffé l'affaire du viol à la demande du porte-parole du gouvernement, Itaku Nakamura, une « connaissance » de Yamaguchi, qui prétend ne pas avoir agi pour des raisons de connivences politiques mais de son propre chef car d'après Itaku une arrestation n'était pas nécessaire car le dossier n'était pas suffisant pour pouvoir procéder à une arrestation. Yamaguchi a accepté une interview réponse pour se défendre et donner sa version des faits et a publié le reportage qui a été liké par Akie Abe, la femme de Shinzo Abe. De plus Yamaguchi avait voulu envoyer un mail à Shigeru Kitakura, directeur des services de renseignements japonais et proche ami du Premier Ministre japonais pour lui demander conseil. Mais il s'est trompé dans le destinataire et a envoyé son message au journal. Cet échange montre que Yamaguchi a des amis influent dans le secteur politique et a demandé dans le passé à Itaku d'intervenir auprès de Yoshihide afin d'étouffer l'affaire. Ce qui montre le réseaux politique important qui est impliqué.

Chapitre 8 : Transmettre

Bien que l'article ait fait bouger les chose, Shiori s'aperçoit que ses objectifs et ceux du journal ne sont pas les mêmes. Le journal voulait dénoncer la position haut placé de Yamaguchi et l'annulation de ce procès pour mettre en avant l'aspect politique. Mais Shiori voulait mettre en lumière les imperfections de la loi, la façon dont l'enquête fut bâclée et changer l'attitude de la société sur le regard qui est porté sur les victimes de viols (mettre fin à la culture de la honte).

Je ne suis pas une « victime A »

Pour sa sécurité et celle de sa famille, et pour ne pas influencé la décision du juge, le journal a décidé de garder l'anonymat sur Shiori en la présentant comme la « victime ». Mais Shiori était contre cette idée car elle ne voulait pas que l'étiquette de victime lui colle à la peau. D'autres familles avaient témoigné à visage découvert avec un nom et un prénom, ce qui leur donne une réelle identité. Shiori voulait témoigner à visage découvert, pour être le visage et le nom d'une femme qui veut faire changer la société. Sa famille y était opposée par peur de la pression qui serait exercé sur leur fille. Mais Shiori était déterminé à ne pas se taire car le silence ne lui apporterait pas la paix. Cette décision a provoqué un froid avec sa petite sœur qui ne voulait pas par peur que la famille soit persécutée.

Une conférence de presse difficile

Le 29 mai 2017, Shiori loue une salle au premier étage du tribunal de première instance de Tokyo. Après sa conférence de presse elle reçoit des insultes et des menaces, l'accusant d'agir ainsi par intérêts personnels ou d'agir pour des intérêts politiques en la qualifiant de démocrate puisque Yamaguchi était de droite. Accusée de faire de la propagande personnelle. Comme elle avait montré son visage et son prénom mais n'avait pas divulguer son nom de famille par égard pour ses parents, certains l'avait accusé d'être coréenne . Comme si le fait d'être une étrangère rendait le viol qu'elle a subi moins légitime. Peu de temps après elle a fait un malaise et fut conduite aux urgences. Mais le sport lui permet de retrouver confiance en elle. D'ailleurs elle fut prévenue que si elle portait plainte il lui serait difficile de continuer sa carrière de journaliste au Japon. Elle devait faire un choix : sa carrière ou réclamer justice ? Alors elle fait le choix de se tourner vers les médias étrangers et de travailler pour eux afin de ne pas renoncer à sa carrière et de pouvoir réclamer justice. Elle présente alors des reportages au siège de la BBC à Londres et à la CNA de Singapour. Elle se dit alors qu'elle a fait le bon choix en ne faisant pas une croix sur sa dignité. Elle avait aussi reçu des messages de soutiens de personnes qui avaient également été victimes d'agressions sexuelles ou d'attouchements dans des situations professionnelles. Certaines comme elles ne savent pas toujours comment réagir parce que ce sont des collègues de travail en qui elles avaient confiance et beaucoup n'ont pas eu le courage d'élever la voix pour dénoncer cette situation.

Une peur qui nous contrôle sans qu'on s'en aperçoive

Deux mois après la conférence de presse, ses parents ont décidé de l'envoyer chez un psychologue où elle fut diagnostiquée comme souffrant de stress post-traumatique. Elle devait se rendre en Angleterre, invité par une association britannique pour la défense des droits de l'homme mais craignant qu'elle soit atteinte de tendance suicidaire ses parents s'y sont opposés afin de pouvoir garder un œil sur elle.

Bilan

Le 22 septembre 2017, la Commission des poursuites judiciaires conclue que la décision du parquet de classer l'affaire sans suite était justifiée. Comme le viol s'est déroulé dans une chambre d'hôtel, considérée par la justice comme une boite noire, un lieu clos où il est impossible de déterminer s'il y a eu consentement ou non de la part de la plaignante, et que aucun témoin ne peut plaider la cause de la victime. Cependant, Shiori ne s'est pas laissé abattre par la décision et espère toujours qu'un jour, justice lui soit rendue. Alors Shiori continue de soutenir les victimes afin qu'elles ne soient pas réduites au silence et osent en parler. C'est d'ailleurs cette motivation qui l'a poussée à écrire ce livre car rien ne change si les victimes se laissent envahir par la honte de ne pas dénoncer leur agresseur, surtout si c'est une personne connue des victimes. Ainsi, si des potentielles victimes osent dire non aux rapports non-consentie, et si elles acceptent de dénoncer leurs agresseurs, alors ce sera une victoire réussie pour d'autres femmes.

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